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Maroc & Tourisme

8 février 2009

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SUITE DE LA PREMIERE PARTIE


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Ainsi, Vision 2010 doit permettre au tourisme de jouer entièrement son rôle de moteur de développement économique du pays et ce plan a été en effet un accélérateur incontesté du développement économique du Maroc. Il suffit pour cela d’analyser le poids du tourisme dans l’économie du Maroc.


B- Le Poids du tourisme dans l’économie est primordial mais c’est une « industrie » fragile


1)- Le poids du tourisme dans l’économie marocaine est très fort

 

Le tourisme international est considéré par le gouvernement du Maroc comme une « importante industrie », et ce depuis les années 60.

D’abord, parce qu’il draine des devises et participe à l’équilibre de la balance des paiements, crée des emplois, améliore les revenus et génère des effets multiplicateurs sur le reste des secteurs de l’économie.

 

L’analyse des principaux indicateurs touristiques, des recettes liées au tourisme, de son impact sur l’emploi …confirment son poids déterminant dans l’économie marocaine.

 

Les trois principaux indicateurs touristiques 

Ce sont le nombre d’arrivées aux postes frontières, le nombre de nuitées passées et la capacité d’hébergement (le nombre de lits disponibles).

 

Entre 2001 et 2007, le nombre d’arrivées aux postes frontières est passé de 4,4 millions de personnes à 7,4 millions, soit une augmentation 70 % ! On peut donc considérer que 7,4 millions de touristes sont venus visiter le Maroc en 2007, soit une progression moyenne de 9% par an.

Durant la même période, le nombre de nuitées dans les établissements classés par le ministère du tourisme marocain est passé de 12,7 millions à 16,9 millions soit une augmentation de 33 %.

 

Parallèlement le nombre de lits passait de 97 000 à 143 200, soit une augmentation de 47,6 %.

 

Il est important de souligner qu’entre 2001 et 2007, la croissance de ces indicateurs est constante chaque année. Aucun indicateur n’a baissé pendant ces 6 années de référence.

 

Ces chiffres sont intéressants à plus d’un titre puisqu’ils confirment que le Maroc n’a en rien perdu de son pouvoir d’attraction ces dernières années, que la politique volontariste du gouvernement a porté ses fruits et que les investisseurs n’ont pas déserté. Cela est confirmé par le taux d’occupation des chambres qui n’a pas varié depuis 2001. Il est de plus ou moins 48 % depuis 2001, ce qui est un taux tout à fait acceptable. En France, ce taux était de 60,4 % en 2006. Mais la France est l’un des pays les plus visités au monde, ce qui n’est pas le cas du Maroc où l’activité touristique est plus saisonnière.

 

Cependant, les disparités en termes de taux d’occupation sont très grandes. En 2007, seules 5 villes avaient des taux d’occupation supérieurs à la moyenne : Marrakech (67%), Agadir (66%), Casablanca (56%), Rabat (55%) et Tanger (49%). Mais cela est compréhensible puisque ces 5 villes cumulent à elles seules 65% du nombre de lits disponibles.

 

Et surtout, beaucoup de touristes qui viennent au Maroc sont en fait des Marocains qui résident à l’étranger (MRE), qui ne vont pas à l’hôtel mais qui sont plutôt accueillis dans leur famille, chez des amis, voire qui possèdent leur propre résidence. Sur les 7,4 millions de visiteurs en 2007, 3,4 millions étaient des MRE, soit presque la moitié (46%) alors qu’ils étaient plus de 48,6% en 2001.

 

 

Concernant l’origine géographique des touristes en 2007 (hors MRE), le pays qui arrive en tête est la France (1,6 millions de visiteurs), suivi de l’Espagne (540 000), du Royaume-Uni (338 000) et de la Belgique (165 000). Ces dernières années, les plus fortes progressions sont celles des Espagnols et des Anglais.

 

 

Les recettes du tourisme

Le tourisme constitue la première source de devises pour le pays devant les recettes de vente de phosphates et après les transferts des résidents marocains à l’étranger en 2007. Et en 2007, pour la première fois, les recettes du tourisme ont dépassé les recettes des MRE.

 

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Ainsi, avec 29,2 milliards de Dirhams en 2001 (2,6 milliards d’€) et 58,7 milliards de Dirhams en 2007 (5,3 milliards d’€) on constate un doublement des recettes en l’espace de 6 ans, ce qui est exceptionnel.

 

 

Les recettes du tourisme participent à la croissance du PIB

Si l’on regarde le taux de croissance de l’industrie touristique depuis 2004, il a toujours été largement supérieur au taux de croissance du PIB du pays.

 

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Surtout, le tourisme est l’un des premiers contributeurs à la formation du PIB du Maroc. Depuis 2004, il représente en moyenne 8,3% du PIB, ce qui est très significatif (rapport du montant des recettes / PIB). Le tourisme vient tout de suite après l’agriculture, mais il est beaucoup moins dépendant des facteurs climatiques. En 2007 par exemple, le FMI (Fonds Monétaire International) notait que le tourisme avait contribué à maintenir le niveau du PIB malgré la chute des ventes des produits agricoles.

 

Et si l’on se réfère à une période plus longue, à savoir de 2001 à 2007, la contribution directe au PIB dans les principaux marchés concurrents confère au Maroc un très bon rang. Si dans le monde, cette contribution a été de 4,8% sur la même période, celle-ci a atteint 9,7% au Maroc. Elle a été de 15,5% en Egypte, 12,2% en Turquie et de 4,3% en Tunisie, principal « concurrent » du Maroc.

 

Il est important de souligner que sans le plan Vision 2010, la contribution du tourisme au PIB n’aurait été que de 3,3% par an.

 

 

Les recettes du tourisme sont déterminantes dans la balance des paiements

 

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On constate que le poids du tourisme dans les recettes de la balance de paiement se situe autour de 15 % et a tendance à croître au fil des années.

 

Surtout, le taux moyen de croissance des recettes du tourisme a été de 18 % en moyenne sur la période 2003/2007 alors que le taux moyen des recettes du Maroc n’était que de 14 %.

 

 

La Balance des paiements du tourisme est très largement excédentaire

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Soit une progression moyenne sur la période de 19%. Durant la même période, la balance des paiements du Maroc, bien que toujours excédentaire, n’a progressé que de 4 % en moyenne annuelle.

 

Surtout, les recettes touristiques assurent au Maroc une entrée en devises substantielle qui lui permet de faire face au déficit chronique qui affecte la balance commerciale (déficit commercial de 56 milliards de Dirhams en 2006).

 

 

Le montant des investissements

On l’a vu, de nombreuses mesures ont été prises par le Gouvernement marocain pour rassurer les investisseurs. Ils ont au rendez-vous puisque les investissements extérieurs (Investissements Directs Etrangers) ont augmenté de manière très significative ces dernières années.

 

En 2006, à eux seuls, les secteurs touristique et immobilier ont enregistré une progression jamais atteinte avec des montants respectifs de 7.925,5 millions de DH et de 3.980,7 millions de DH. Ils n’étaient respectivement que de 186,5 millions de DH et de 574,6 millions de DH en 2000. Ces deux secteurs représentent la moitié (48%) des IDE reçus au Maroc en 2006. Et il faut préciser que le secteur touristique est aujourd’hui le premier vecteur d’investissement.

 

Ce sont principalement les Français qui investissent au Maroc suivis des Espagnols et des Belges / Luxembourgeois. Mais la plus forte progression des IDE vient des pays arabes et notamment du Koweït et des Emirats Arabes Unis. Quelques grands groupes opérant au Maroc : ACCOR (Europe) ; FADESA (Espagne) ; Globalia (Espagne) ; ReemInvestments (Emirats Arabes Unis) ; Sorouh Dubai International Properties (EAU) ; Emaar (Emirats Arabes Unis) ; Club Med (Europe) ; FRAM (France) ; SOMED (Maroc – EAU) ; CMKD (Koweït).

 

 

Le tourisme et l’emploi

Le tourisme est le premier créateur d’emplois. Toute nouvelle chambre supplémentaire crée un poste d’emploi direct et quatre autres liés à l’hébergement ou aux activités parallèles. Selon le Haut Commissariat au plan Marocain, le tourisme a une productivité supérieure à la moyenne marocaine. L’emploi direct généré par les activités touristiques est estimé à près de 407 000 emplois, dont près de 202 000 emplois salariés, soit à peu près la moitié de l’emploi total. Rapporté à la population active occupée, le tourisme contribue directement pour 4 % de l’emploi total. L’emploi direct et indirect induit par la demande finale touristique s’élèverait, en 2005, à plus de 690 000 emplois, soit l’équivalent de 6,8 % de l’emploi total.

 

 

Les recettes fiscales

Enfin, l’apport du secteur du tourisme s’avère important à travers sa contribution aux ressources fiscales. Au niveau de la fiscalité, les impôts directs et taxes générés par les activités touristiques sont estimés en 2005 à 10,1 milliards de dirhams. Ces ressources sont constituées essentiellement de la fiscalité indirecte qui a totalisé plus de 8,1 milliards de dirhams, soit 82 % du total. La fiscalité directe et indirecte du tourisme a rapporté aux caisses de l’Etat 11 milliards de dirhams.

 

 

Mais dans le contexte de ralentissement généralisé, d’importantes sources de revenus pour l’économie marocaine vont baisser. Le taux de croissance pour 2008 devrait subir une correction à la baisse pour se situer autour de 6,2 %. Selon les dernières estimations du Centre marocain de conjoncture, le taux ne sera sans doute que de 5,1%. Mais tous les indicateurs concernant le tourisme sont en pleine mutation et les années qui viennent risquent d’être difficiles. Si l’on compare les 10 premiers mois de l’année 2008 avec les 10 premiers mois de 2007, on constate :

 

  • les recettes touristiques ont chuté de          1,5% même si on note une hausse de 6,3% des arrivées      touristiques. Mais le      profil des touristes au Maroc      est en train de changer avec la crise. Il      développe un      profil de plus en plus « low cost » et les séjours          sont de plus en plus courts
  • - 2% pour le nombre de nuitées. Les          Français, les Anglais et les Allemands, premiers touristes,      ont déserté le      Maroc. Seuls les Espagnols et les      touristes nationaux ont permis au nombre      de nuitées de      ne pas baisser davantage.
  • Baisse des IDE. Après l’euphorie de 2007, la      baisse, à fin octobre      est de 16,8%. Ce chiffre      concerne tous les pans de l ‘économie      marocaine mais      cela va forcément impacter les investissements dans le          tourisme. La baisse concerne notamment les capitaux arabes.

 

Les résultats attendus du plan Vision 2010 risquent donc d’être remis en cause, d’autant que le tourisme marocain est une « industrie » fragile.

 

 

2 – Mais l’industrie du tourisme n’est pas sans faiblesses

 

Malgré les bons résultats du tourisme en termes économiques (donc quantitatifs) et la réelle volonté politique, le tourisme marocain n’est pas sans faiblesses.

 

La principale fragilité du tourisme marocain réside dans le fait qu’il dépend presque exclusivement de la demande et des réalités extérieures au pays. Donc toute modification de la conjoncture économique mondiale a des conséquences sur le tourisme. Même si les autorités marocaines ont affirmé en janvier 2009 que “le secteur du tourisme reste stratégique et prioritaire”, que « tous les projets lancés » continuent et « qu’aucun investissement ne s’arrête », il faut craindre une baisse des indicateurs. D’autant que les résultats qualitatifs du tourisme marocain sont loin des ambitions affichées.

 

 

Mauvais classement du Maroc au niveau mondial

Début 2008, un document du Haut Commissariat au Plan marocain passait le secteur du tourisme à la loupe. Les résultats étaient surprenants : l’indice de performance du niveau de compétitivité du tourisme au Maroc établi par le Conseil Mondial du Tourisme (CMT) soulignait que le Maroc est globalement en retard.

 

11 pays comparables ont été étudiés par le CMT (Algérie, Croatie, Egypte, Espagne, Grèce, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie) et 6 indices ont été mesurés. Pour chaque indice figure le rang du Maroc :

· l’indice du « tourisme humain » (ratio du nombre de touristes à la population et mesure de l’impact économique du tourisme) : 3ème

· l’indice des infrastructures ( données sur les routes, le niveau sanitaire et l’accès à l’eau) : 7ème

· l’indice de l’environnement (densité de population, émissions de CO2, mise en oeuvre des accords internationaux) : 6ème

· l’indice technologique (le taux de diffusion des télécommunications)8

· l’indice des ressources humaines (niveau d’éducation) : 11ème

· l’indice d’ouverture (contraintes de visa, ouverture aux échanges, niveau des taxes sur les échanges…) : 11ème

· l’indice du développement social (indicateurs « sociaux » et indicateurs de diffusion des médias et d’Internet) : 11ème

 

La même année, c’est aussi le rapport sur la compétitivité du tourisme dans le monde publié par le World Economic Forum (WEF) qui pointe du doigt les piètres résultats du Maroc. Il n’arrive qu’en 67e position parmi 130 pays, loin derrière ses principaux concurrents à savoir la Tunisie (39e),la Turquie(54e) et l’Egypte (66e). Même le Qatar fait mieux que le Maroc en se plaçant en 37e position. Le Royaume a ainsi dégringolé de 10 places après s’être classé en 57e position en 2007

 

 

La lourdeur de l’Administration

Avant une analyse plus détaillée, il faut parler de l’Administration marocaine. Si le plan Vision 2010 n’a pas eu le succès escompté, beaucoup d’observateurs marocains pensent que cela est lié à l’existence de trop nombreuses structures administratives et professionnelles. Au plan étatique, on trouve bien sûr les ministères (notamment les Finances, l’Intérieur), le Haut Commissariat au Plan, puis l’ONMT (Office national marocain du tourisme),la FNT(Fédération nationale du Tourisme),la FNIH(Fédération nationale de l’industrie hôtelière),la FNAVM pour les agences de voyage, la Fédération des restaurateurs, la Fédération des accompagnateurs et guides de tourisme ; etc.

 

La liste n’est pas exhaustive. Mais, déjà, à ce stade, on se perd dans cette jungle de sigles trop compliqués pour évoquer les loisirs et le rêve touristique. Cela ne facilite pas la visibilité de ce secteur et cela suppose l’existence d’un réseau important pour communiquer de manière efficace. Ce qui ne semble pas être le cas en l’état actuel des choses, de l’avis même des professionnels. On comprend donc pourquoi le Maroc est mal classé concernant l’indice d’ouverture qui intègre dans ses critères le poids de l’administration.

 

 

L’offre touristique concentrée et peu diversifiée

L’offre touristique est spécialement concentrée et peu diversifiée. L’analyse de la distribution de la capacité d’accueil offerte révèle que moins de 10 villes concentrent près de 80% de la capacité totale. Si on regarde le nombre de lits offerts en 2007 qui était de 143 200, Marrakech (39550 lits), Agadir (27900 lits) et Casablanca (12650) représentent 56% de l’offre à elles seules. On voit donc que la forte concentration de la capacité d’hébergement se trouve sur le littoral et dans les villes impériales. C’est ce que l’on reproche aujourd’hui à Vision 2010, c’est d’avoir en effet trop privilégié le littoral.

 

Comme l’offre est peu diversifiée, il y a aussi un manque de diversification sur les marchés émetteurs qui sont toujours les mêmes :

La France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. A eux seuls, ces 7 marchés représentent 80% des flux touristiques. Les Français représentent, du fait des liens historiques, 40% de la clientèle ce qui est beaucoup trop important. Les Allemands se désintéressent du Maroc, et les Scandinaves, les Suisses et les Autrichiens viennent très peu au Maroc. Les Anglais viennent de moins en moins depuis que British Airways a supprimé ses lignes directes avec le Maroc. Sans compter que tous ces pays sont ceux qui sont le plus impactés par la crise financière.

 

 

La fièvre spéculative

Par ailleurs il semblerait que la spéculation ait pris le pas sur le « rêve » touristique. Pour certains, il urge de recadrer la Vision 2010 afin qu’elle soit d’abord touristique et non immobilière. Certains grands investisseurs internationaux (Orco, Fadesa, entre autres) cèdent à prix d’or des terrains acquis à prix symbolique dans le cadre des conventions signées avec le Maroc. Depuis 2004, à Tanger, par exemple, selon les notaires marocains, les prix des terrains ont été multipliés par trois ou quatre, et les logements ont facilement doublé. Les appartements neufs en centre-ville, qui valaient alors autour de 700 € le mètre carré, atteignent aujourd’hui 1 300 ou 1 400 €. Dans les villes les plus recherchées, comme Rabat, Marrakech ou Agadir, le prix moyen avoisine désormais 2 000 € le mètre carré et grimpe même à 2 500 € pour les quartiers les plus huppés.

 

Si, malgré cette envolée, les prix marocains semblent toujours attrayants surtout pour les Français, habitués à des tarifs bien plus élevés dans les grandes villes françaises, ils sont en revanche de plus en plus difficiles à supporter pour les Marocains eux-mêmes. Les premières victimes sont les ménages les plus modestes. Et la classe moyenne connaît, elle aussi, aujourd’hui dans ce pays des difficultés croissantes pour se loger.

 

 

Manque de ressources humaines

Un grave problème de ressources humaines est aussi montré du doigt dans le cadre de la réalisation des projets de Vision 2010. Il y a de fortes carences en ingénieurs, en cadres, en gestionnaires de projets… Or ce sont eux qui contrôlent les chantiers, font respecter les plannings, encadrent les équipes… Si l’encadrement est un problème, c’est en fait toute la filière de la formation qui est incriminée.

 

 

Les responsables du secteur de la formation, qui fournit le gros des troupes, dénoncent la non implication des professionnels du tourisme dans cette formation, ne serait-ce que pour exprimer leurs besoins avec précision. Une chose est sûre : il est évident que la formation est restée le parent pauvre de la Vision 2010. Les dispositions qui lui étaient consacrées n’ont pas été appliquées. L’accord prévoyait à cette échéance la formation de 72 000 personnes, ce chiffre étant le résultat d’une enquête de terrain pour identifier les besoins en ressources humaines. Et aujourd’hui, il manque cruellement de personnel.

 

Le gouvernement marocain certifie que le nombre de personnes formées est suffisant et il incrimine plutôt les professionnels qui n’offrent après ni salaire conséquent ni stabilité. Certains établissements n’offrent même pas le Smic à ces jeunes et les remplacent au bout de quelques mois. Résultat : les meilleurs d’entre eux vont à Dubaï ou en Espagne. Ainsi, l’ouverture à Saïdia de la station balnéaire phare du plan Azur a du être reportée d’un an, la livraison étant prévue maintenant pour l’été 2009. Les responsables de Fadesa, l’aménageur constructeur de la station incriminent en particulier les lenteurs administratives mais aussi l’absence de personnel. Un contrat programme a été signé au printemps 2008 entre l’Etat, les opérateurs du tourisme et les organismes de formation pour faire face aux besoins du secteur en ressources humaines et instaurer une charte déontologique pour l’emploi des jeunes.

 

 

L’e-tourisme à la traîne

Aujourd’hui, un touriste n’est plus un simple individu que les tour-opérateurs transportent et hébergent, mais un agent économique rationnel qui, avant d’opter pour un pays ou une destination, s’informe, prospecte et compare. C’est-à-dire qu’il est son propre agent de voyages. Ce phénomène a bien sûr été accéléré par Internet.

 

On l’a vu, l’indice d’ouverture du Maroc est mauvais. Or cet indice intègre aussi Internet car les agences de voyage marocaines peinent à se mettre à l’e-tourisme. Le gouvernement est montré du doigt car il n’a pas su favoriser l’e-business. En France par exemple, les réservations sur le Web représentent 40% du volume financier du e-commerce sur l’ensemble de l’Hexagone. Au Maroc, hormis les plus grandes agences, Internet est toujours une inconnue dans le secteur : seulement 25% des agences possèdent un site Internet. Et souvent, leurs sites ne respectent pas les aspects qui attirent les clients (mise à jour, proposition des offres, newsletters…). Et les causes en sont connues : taux de pénétration d’Internet encore faible, tarifs élevés, manque de confiance…On est loin des engagements d’ouverture de Vision 2010

 

 

Le tourisme marocain n’est pas « durable »

Enfin, le Maroc est très en retard pour tout ce qui concerne le développement durable. Les investissements réalisés jusque-là n’ont concerné que le cadre immédiat des stations et la Vision 2010 n’a pas réussi à placer le tourisme dans une démarche de développement durable. La réhabilitation des voiries du transport, les espaces verts, l’approche écologique… ont été jetés aux oubliettes. Conséquence aussi pour l’élément humain : les riverains notamment, réduits au rôle de témoins d’un changement. Ce sont deux faiblesses majeures du tourisme au Maroc mais que je laisserai mes amies évoquer plus longuement.

 

En résumé, le Maroc est en retard par rapport à la moyenne des pays pour tous les indicateurs sauf celui concernant le tourisme humain. Les importants déficits en matière de ressources humaines et les contraintes administratives (degré d’ouverture, etc.) pèsent sur la croissance de l’économie et constituent des facteurs limitatifs au développement touristique.

 

Mais malgré cela, la détermination de l’ensemble des intervenants reste intacte. Car le Maroc doit maintenir ses efforts.

 

 

C- Le Maroc doit maintenir ses efforts s’il veut que le tourisme continue d’être le moteur de l’économie

 

Le Maroc n’a pas vraiment les moyens aujourd’hui de renoncer à la manne que représente le tourisme. Si le développement durable est l’objectif prioritaire des prochaines années, il y a des opportunités qu’il doit absolument saisir. Et surtout, il ne doit pas échouer dans le grand virage qu’il a pris, à savoir le tourisme rural ou écotourisme

 

 

1) - D’importantes opportunités sont à saisir

 

 

L’engagement de l’Etat : Le plan Cap 2009

En 2007, le Haut Commissariat au Plan a présenté dans le cadre de ses études « Prospective Maroc 2030 » une étude intitulée : « Tourisme 2030 - Quelles ambitions pour le Maroc ? »

 

Mais il était urgent de réagir face à la crise. Son impact étant limité sur les secteurs financier et bancaire marocains, les autorités ont débloqué des fonds pour maintenir les financements nécessaires aux projets touristiques et attirer encore les investissements.

 

Un plan anticipé anti-crise «Cap 2009» a été élaboré. Il est accompagné d’une enveloppe de 100 MDH. Ce plan est basé sur six axes principaux :

  • attirer      davantage de      touristes étrangers à travers la diversification de l'offre          et le ciblage de certains marchés (Europe de l'Est, Russie,      Golfe),
  • créer une      unité relevant de      l'ONMT chargée de faire le marketing du tourisme des          congrès et de renforcer le marketing via Internet. Cela est d’autant plus           important qu’on a signalé plus haut à quel point le      Maroc était en retard      sur Internet,
  • organiser      des campagnes de      promotion visant la communauté marocaine établie à          l'étranger,
  • ouvrir de      nouvelles lignes      aériennes,
  • renforcer      les autres      destinations touristiques,
  • exonérer      les charters de      certaines taxations.

 

C’est une opportunité pour les professionnels du tourisme qui peuvent toujours compter sur les ressources publiques. Mais il y des actions prioritaires à mener et des secteurs particuliers à développer

 

 

Le tourisme d’affaire.

Début décembre 2008, le Maroc a été primé meilleure destination internationale du voyage d’affaires à Paris. C’est une forme de tourisme qu’il faut encore développer. La ville la mieux équipée aujourd’hui est Casablanca mais il y a beaucoup à gagner dans ce secteur. Ce tourisme peut être encore renforcé à Rabat, Marrakech et Agadir.

 

 

Les nouveaux marchés.

C’est un des objectifs de Cap 2009 mais il était temps que le Maroc aille chercher des clients ailleurs. Les études menées par le Maroc se sont toujours beaucoup intéressées aux 80% de sa clientèle, à savoir les Européens. Mais avec la crise, il faut aller chercher là où se trouvent les nouvelles richesses. Mais attention car la concurrence est extrêmement dure. Donc il faut bien connaître et cibler la clientèle que l’on veut rechercher pour satisfaire ses attentes.

 

 

Le tourisme sportif. 

Cette forme de tourisme a été un peu développée ces dernières années mais il y a encore énormément à faire car il y a une très grande attente. Aujourd’hui, les sportifs peuvent faire du ski à Ifrane et de l’alpinisme à Azilal mais les structures sont assez modestes. Pourtant, il faut rappeler que les montagnes occupent 1/3 du territoire marocain.

 

Il faut aujourd’hui développer d’autres formes de tourisme sportif. Il y a des attentes concernant les sports nautiques Les professionnels ont réagi puisque le surf va se développer à Sidi Ifni et la plongée sous-marine à Al Hoceima, avec des infrastructures importantes. S’agissant des sports aéronautiques, le Maroc regorge de sites particulièrement propices pour leur pratique. En 2009, est prévu de développer le parapente à Tiznit et Al Haouz (Agargour) et la planche à voile à Ouarzazate. Un autre produit qui sera mis en avant est celui de la pêche touristique à Laâyoune., tandis que le sport d’escalade sera initié à Ouarzazate. Quant à la randonnée équestre et pédestre, elle existe mais l’offre doit absolument être améliorée dans les années à venir.

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La réussite dans ce type de tourisme dit « de niche » est très importante. En effet, cela permet de valoriser et d’enrichir certains endroits méconnus et cela aura forcément des retombées sociales et économiques pour les populations locales. Malgré le nombre limité des arrivées dans ces créneaux du tourisme de niche, on constate que la durée de séjour est beaucoup plus longue que pour le tourisme classique. Mais surtout, cela va permettre à beaucoup de régions de créer des emplois durables même si c’est en petit nombre.

 

 

Le tourisme balnéaire.

Il faut ajouter que le touriste veut de plus en plus « bronzer intelligent » et en particulier profiter de ses vacances pour faire du sport. C’est une opportunité aussi pour le tourisme balnéaire qui est le tourisme classique par excellence. Le tourisme balnéaire ne peut plus être seulement une destination pour les baigneurs mais elle doit l’être aussi pour les sportifs (ski nautique, plongée…). Il mérite une attention particulière par le développement de clubs sportifs dans toutes les stations balnéaires comme Agadir, Essaouira, El Jadida ou Tanger.

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Agadir, premiere station balneaire marocaine

 

 

 

Selon L’office National Marocain du Tourisme, en 2008, 5% de touristes ont déclaré venir au Maroc pour faire du sport. Ce chiffre peut être encore amélioré.

 

 

Le tourisme des retraités.

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes de plus de 60 ans vont voyager. C’est une génération qui dispose encore de moyens suffisants. Or le Maroc ne reçoit pas beaucoup de retraités. Selon L’office national du Tourisme marocain, les retraités représentent – de 11% des touristes. Il y a donc une opportunité à saisir pour cette clientèle.

 

Beaucoup d’enquêtes statistiques ont montré que les pratiques touristiques des seniors se rapprochaient de plus en plus de celles des plus jeunes. De plus, c’est une clientèle moins saisonnière, plus fidèle et assez exigeante. Surtout, c’est un type de tourisme particulier qu’il faut offrir à cette clientèle et le Maroc a des atouts. Traditionnellement, on évoque pour les seniors les croisières et le thermalisme. Pour ce dernier, c’est ce qu’on appelle le tourisme de cure et le Maroc a des stations thermales intéressantes mais dont il faudrait développer les équipements (Sidi Hrazem, Merzouga…) Mais attention, les retraités apparaissent de plus en plus au cœur des nouvelles tendances dans les façons de voyager et dans les attentes dominantes : l’attrait pour le « terroir » et les cultures locales, le tourisme patrimonial. Ils ont une forte demande de prestations personnalisées et attachent beaucoup d’importance à l’accueil, à la sécurité, au confort… Le Maroc a tous les atouts pour encore plus développer son tourisme culturel grâce à cette nouvelle cible.

 

 

Le tourisme interne.

Dans l’étude « Tourisme 2030 » le Haut Commissariat au Plan reconnaît que la demande touristique nationale n’est que très partiellement appréhendée. Et faute de statistiques, il n’est pas possible de ventiler les nuitées du tourisme intérieur par type de tourisme. Globalement, le nombre de nuitées réalisées par les touristes domestiques n’aurait augmenté que de 2,2% par an entre 1978 et 1994 et représenteraient 20% des nuitées. Mais à travers Cap 2009, on voit bien que la volonté politique de développer le tourisme interne reste très forte.

 

Le plan Biladi est encore trop récent pour voir les retombées exactes même si les premiers chiffres de 2008 sont rassurants. Mais il y a encore beaucoup à faire. Le tourisme interne représente une niche de développement de plus en plus nette en raison de l’évolution de la société marocaine qui intègre de plus en plus la notion de loisirs et de vacances. Par conséquent, c’est un des objectifs réaffirmé de Cap 2009 et non des moindres, stimuler la demande du tourisme national à travers des offres et packages mieux adaptés (hôtellerie, aérien, loisirs...).

 

Désormais, le touriste national est un client à part entière avec ses spécificités et ses exigences. Les professionnels et institutionnels l’ont bien compris et misent beaucoup sur cette niche pour augmenter les recettes. À cet effet, le gouvernement a mis la main à la poche en octroyant une enveloppe de 50 millions de DH, au titre de la loi de Finances 2009. Cette enveloppe doit servir à renforcer l’accès par le touriste national à différentes structures d’hébergement à des prix compétitifs et à travers un circuit de distribution innovant, intégrant notamment des offres combinées transport-logement. Et par la suite, à mettre à sa disposition des formules hébergement/loisirs, adaptées à chaque segment de la population (campings, résidences touristiques, village de vacances de familles).
Une vaste opération de promotion sera lancée pour doper l’offre interne grâce à cette enveloppe budgétaire.

 

 

Les MRE.

Il est très important en effet que les institutions et les professionnels se préoccupent de cette clientèle. On l’a vu, les Marocains résidents à l’Etranger représentent presque la moitié des touristes. Mais leur part est passée de 48,6% en 2001 à 45,6% en 2007 et le taux de progression des MRE est bien inférieur à celui des internationaux sur la période 2004/2007 : + 16% par an en moyenne pour les internationaux contre 7,5% pour les MRE.

 

De ce fait selon les professionnels, « l’erreur est de considérer que la clientèle MRE est acquise ». Mis à part les émigrés de 1re et 2e générations qui viennent régulièrement au Maroc pendant les vacances, ceux des 3e et 4e générations sont généralement des Européens à part entière. « Contrairement aux idées préconçues, ce n’est plus une clientèle acquise. Ils sont séduits et sollicités par les tour-opérateurs autant que les touristes étrangers », explique un responsable au département du Tourisme. Et d’ajouter que les nouvelles générations de MRE ont soif de découvrir le monde et sont traquées au même titre que les Européens de souche. Elles cèdent facilement aux offres de séjours à prix concurrentiel en Egypte, Tunisie, Espagne, Portugal, Turquie... Pour preuves, le matraquage publicitaire et les rabais offerts tout au long de l’année 2008 dans les principales villes européennes. La nouvelle vision consiste à considérer les touristes MRE comme étant une nouvelle génération de touristes. D’où l’effort de les séduire constamment par des packages adaptés à prix avantageux. Car ils sont exigeants au même titre que la clientèle européenne, sinon plus.

 

 

 

Voici les pistes où les attentes des professionnels et des touristes sont grandes. Mais le principal virage que prend le tourisme marocain est celui de l’écotourisme, car les enjeux ne sont pas seulement économiques mais de société.

 

2) – Le grand virage du tourisme local a été décidé

 

 

Tourisme équitable, durable, de proximité, intégré, apprivoisé, éthique, alternatif, solidaire… les appellations pullulent, mais toutes renvoient, selon des modalités diverses, à la responsabilité du tourisme international dans le bien-être des populations marocaines visitées.

 

Le plan Niches et rural, adopté dans le cadre de Vision 2010, met l’accent sur la valorisation et le développement des ressources humaines et naturelles des régions rurales. Il faut attirer les touristes vers les différents territoires de l’arrière-pays et organiser l’offre touristique d’après un territoire bien défini.

 

L’écotourisme aurait pu figurer dans les paragraphes précédents sur la volonté politique et sur les faiblesses du tourisme. Nous avons souhaité lui consacrer un développement particulier car c’est véritablement l’enjeu majeur pour les années à venir, avec le développement durable. En effet, les autorités ne se sont pas jusqu'à présent focalisées suffisamment sur les produits à retombées locales. Il faut faire davantage participer les populations locales et rurales aux fruits du tourisme.

 

 

Le Maroc a toutes les ressources nécessaires pour réussir dans ce domaine.

 

 

Un enjeu économique et social pour le Maroc

50 % des touristes qui visitent le Maroc circulent en zones rurales durant leur séjour, mais ils ne font que transiter entre les grands centres urbains et ils s'arrêtent pour, tout au plus, prendre une photo ou un verre de thé. Ces chiffres élevés montrent toute l’importance que peut revêtir le tourisme rural si chaque touriste dépensait réellement une somme conséquente lors de ces séjours et excursions en zone rurale. Selon une étude de l’Organisation Mondiale du Tourisme de 2002, il faut réellement évaluer à 5 % des touristes le potentiel pour le tourisme rural au Maroc. Soit rapporté aux chiffres de 2008, 400 000 personnes.

 

Conscientes des enjeux et des retombées économiques, les autorités marocaines n’ont vraiment fixé le tourisme rural comme priorité nationale qu’à partir de 2007. D’autant que le lancement de cette forme de tourisme se justifie totalement pour trois raisons principales :

 

· le tourisme marocain a besoin de diversifier son offre pour rester compétitif dans le contexte international ultra concurrentiel,

· il existe une demande forte de ce type de tourisme de la part à la fois des étrangers et des nationaux, et cette demande ira croissante,

· c’est l’une des principales composantes au rééquilibrage économique et social entre la ville et la campagne, entre des régions agricoles « riches » et des régions agricoles « pauvres ».

 

Et ce sont donc les objectifs que se sont fixées les politiques :

· stimuler le renouveau économique dans les zones éloignées

· encourager les Marocains expatriés à visiter et à investir dans leur pays d'origine

· repositionner l'image du pays par la promotion d'un produit alternatif capable de le différencier par rapport à la concurrence. Sans compter la création d’emplois.

 

Sans aucun doute, cela sert aussi à renforcer les opportunités pour les habitants des zones rurales afin de les dissuader d'émigrer, soit à l’étranger soit vers les grandes villes ou les stations balnéaires. C’est un des outils privilégiés de l’Etat pour lutter contre l’exode rural.

 

Et tous les aménagements et investissements de l’Etat ne bénéficient pas qu’aux seuls touristes. Ils contribuent à améliorer les conditions sociales et économiques des habitants.

 

Et aux yeux des Marocains, la réhabilitation de leur « pays » est une source de revenus mais aussi de fierté et de reconnaissance.

 

On constate en effet une certaine stabilisation des jeunes dans les contrées, attirés par le domaine touristique offrant des activités rémunératrices et attrayantes.

 

Surtout, il est impossible de nier que les populations rurales ont pris conscience de leur rôle économique national. Et ce type de tourisme s'est révélé être un véritable moteur économique des régions de montagne, Grâce aux efforts entrepris, aujourd’hui, ce sont environ 150 000 personnes qui pratiquent ce type de tourisme. Mais compte tenu du potentiel, les efforts à faire sont encore importants.

image027

 

 

Les outils pour un meilleur partage 

Le plan Vision 2010 prévoit la division du pays en régions d’après leurs spécificités régionales et naturelles. Le ministère du Tourisme a créé en 2003 le concept du pays d’accueil touristique (PAT), concept à partir duquel doit se développer le tourisme rural. 

 

Une série de "Pays d'accueil touristique" a été sélectionnée au sein du Royaume. Ils sont au nombre de 9 : Azilal, Chefchaouen, Ifrane, Imouzzar-Ida Outanane, Errachidia, Ouarzazate, Zagora, Al Hoceima et Taza.

 

Pour chacun des PAT identifié, le plan prévoit des composantes en rapport avec l'accueil et l'information, l'hébergement, l'animation, les circuits touristiques, l'environnement ou encore les produits de terroir. La statégie essentielle a consisté tout d’abord à équiper les villages de routes menant aux auberges, de l'électricité, de l'eau potable et de réseaux d'assainissement.

 

Les aménagements pour Chefchaouen, Ifrane et Imouzzar-Ida Outanane sont réalisés aujourd’hui à 80%. Trois conventions de partenariat ont été signées en avril 2008 portant sur les PAT "Désert et Oasis" d'Errachidia, de Ouarzazate et de Zagora pour la réalisation de plusieurs projets de restructuration et de développement de l'activité touristique avec une enveloppe budgétaire de plus de 120 millions de dirhams sur une durée de quatre ans.

 

L’un des outils privilégiés est la construction d’auberges rurales dans des villages isolés, où des projets d'implantation de vingt nouvelles auberges existent. Neuf de ces gîtes ruraux, à Taroudant, Tiznit, Ouarzazate, Haouz, Tata, Chtouka ait Baha, Rachidia et Zagora, ont déjà commencé à accueillir des visiteurs. L’Etat aide les propriétaires en finançant les travaux et en assurant leur formation.

 

 

Ainsi, le Maroc a vécu toutes les étapes des différents types de tourisme : en passant par le tourisme de plaisance au tourisme de masse, en arrivant actuellement au tourisme solidaire et durable. Un enjeu considérable.

 

 

Conclusion :

 

Au Maroc, il est incontestable que le tourisme est l’objet d'un intérêt intense et continu eu égard à son caractère déterminant pour l’économie. La recherche de parades aux crises traversées par le secteur a permis d'asseoir

la Vision

2010 sur des bases solides et pérennes. Les autorités marocaines réfléchissent à la nouvelle offre touristique qui doit intégrer toutes les nouvelles composantes liées à la mondialisation des échanges. À l’horizon 2015, le souhait du Maroc est de rester positionné sur un tourisme traditionnel du littoral et des villes historiques, tout en réussissant le développement du tourisme durable et du tourisme de connaissance. Mais il faut impérativement que la croissance économique ne soit pas le seul moteur des politiques du Royaume. En effet, les conséquences induites par la seule recherche du profit économique peuvent être lourdes, notamment en ce qui concerne l’influence du tourisme sur les populations et sur les grands équilibres écologiques.

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8 février 2009

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REMERCIEMENTS     

        Nous tenons à remercier sincèrement l'équipe pédagogique qui nous a entourée durant tout le délais du projet. Tant dans leurs conseils, que dans leur aide et leur bienveillance, ils ont su nous pousser jusqu'à l'aboutissement de notre TPE final. Merci à Mme Merceron, Mme Tison et Monsieur l'Habitant.

8 février 2009

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SITOGRAPHIE-BIBLIOGRAPHIE


PARTIE I:

Sitographie:

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-http://www.yabiladi.com/article-economie-1701.html


Bibliographie:
- L’économie à l’epreuve de l’écologie, Hervé Kempf, Hatier (3637 KEM)
- Alternatives Economiques, n°262, octobre 2007

PARTIE II:

Sitographie:

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Bibliographie:

- Cri-Agadir news n°8 – Mars 2008


PARTIE III:

Sitographie:

Bibliographie:

8 février 2009

III. LES IMPACTS DU TOURISME SUR L'ENVIRONNEMENT MAROCAIN

III. LES IMPACTS DU TOURISME SUR L'ENVIRONNEMENT MAROCAIN

Introduction :

Le Maroc, nouvelle destination en vogue de ces dernières années, se développe touristiquement alors à l’aide de son paysage paradisiaque, son climat tropical, et ses littoraux …

Mais, l’influence du tourisme sur l’environnement marocain n’est pas que favorable. En effet, la prolifération de cette activité entraine certains inconvénients.

En étudiant comment le Maroc réagit face au nouveau défit planétaire, à savoir préserver notre environnement, s’intéresser au manque d’eau ainsi qu’à la pollution urbaine qu’engendre le tourisme permettra de mieux comprendre pourquoi le pays reste sous développé.

I.                   L’eau, un véritable problème quotidien.

a-     Un manque provenant des problèmes de gestion de l’eau

L'eau est une ressource naturelle théoriquement inépuisable, de ce fait, elle a été considérée comme telle pendant de nombreuses années, par les pays du nord. Aujourd'hui, cette ressource vient à manquer dans un nombre croissant de régions, y compris dans les pays du Nord, pour diverses raisons. Une prise de conscience voit donc le jour qui conduit les hommes à faire un peu plus attention et à se doter de mesures de préservation. Mais ceci n'empêche pas l'inquiétude de certains face à ce problème de pénurie.

Le Maroc souffre d’un manque d’eau depuis maintenant plusieurs années, en effet comme l’Egypte, Chypre et

la Syrie

, le pays est considéré comme pauvre en eau, avec une ressource comprise entre 500 et

1000 m

/an/habitant. Seulement 18% de la population rurale possède un raccordement à l’eau potable du réseau publique (contre 83% en milieu urbain), 42% s’approvisionnent à l’eau d’un puit, et 11% à une borne-fontaine. (Rapport PNUD Maroc, 2005). Selon le magazine « Maroc hebdo » l’agriculture absorbe plus de 80% des eaux mobilisées et 60% de cette eau est gaspillée. En d’autre terme, 48% de l’eau potable au Maroc est utilisée et gaspillée par le secteur agricole. Et cette tendance tend vers la hausse car en 2020 l’agriculture devrait représenter environ 76% de l’usage de l’eau. Le Maroc vient de connaître plus de dix années de sécheresse, et les sources dans lesquelles les habitants des douars (villages du Maghreb) isolés puisaient de l’eau sont parfois taries. Des cycles de sécheresse du pays variant entre un et cinq ans ont été observés. Selon les spécialistes, les sécheresses annuelles se présentent une fois tous les 10 ans ; les sécheresses de longue durée (5 ans) ont une période de retour de 360 ans. Le pays se confronte alors à de nombreux problèmes car le bilan hydrique devient déficitaire dans pratiquement tous les bassins versants du pays. Plusieurs des nappes phréatiques du Maroc furent surexploitées lors de ces deux dernières décennies en particulier celles de Souss, du Haouz, de la zone littorale Rabat-Safi, de Saiss …

2020, 2025 seraient des années où les besoins en eau du Maroc dépasseraient les ressources disponibles d’eaux mobilisables : le pays rentrerait alors dans une autre étape de son histoire dans un contexte de pénurie d’eau. Ce qui pourrait entrainer un débat sans fin pour savoir comment se ferrait la nouvelle répartition de l’eau (agriculture, complexes immobiliers, population locale …) Le pays commence alors à réagir, c’est ainsi que d’importants efforts ont été déployés par les pouvoirs publiques pour l’amélioration du service de l’eau potable au cours de la décennie 80 à la veille de laquelle la majorité des grandes villes connaissaient des déficits dans leur approvisionnement. En effet, le nombre de centres d’intervention de l’Office est passé de 85 en 1981 à 210 en 1992, soit un nombre multiplié par environ 2,5 en 11 ans.

L’Union Européenne se lance un nouveau défit, protéger notre planète. C’est ainsi que le Maroc est pris sous sa tutelle. En effet, entre 1996 et 2006, ce dernier a reçu plus de 1,6 milliard d’euros (17 milliards de DH environ) de la part de l’Union Européenne (premier donneur d’aide au Maroc à 78%) répartis entre le financement de projets traditionnels et des aides budgétaires. Ces projets, concernant, entre autres, l’amélioration de la qualité de l’eau potable et la gestion des déchets solides, appuient les grandes réformes et rénovent la compétitivité des entreprises. La gestion déléguée de l’environnement fera l’objet d’un 1er jumelage avec l’Allemagne à travers une politique de voisinage. « En 2008, nous mettrons en place des chantiers pour aborder les énergies renouvelables », affirme Bruno Dethomas, ambassadeur de l’UE. « La dépollution de

la Méditerranée

sera notre principale préoccupation », ajoute ce dernier. Le Maroc, malgré des déficits sociaux, a entrepris des réformes dans ce sens. Selon une étude réalisée par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, les grands projets liés à l’environnement vont en plus créer des emplois. Ainsi que l’indique Mohamed El Yazghi, ministre de tutelle,67% des emplois créés sont dans l’environnement et 14% dans les énergies renouvelables. Près de 4.700 emplois ont été créés en 2006, annonce le ministre.

Nicolas Sarkozy et Sa majesté Mohammed VI

Cependant, le Maroc souffre d’un problème, indépendamment de la volonté du gouvernement, à savoir son climat (semi-aride à aride) avec de grandes disparités en matière de pluviométrie entre Nord (600-

800 mm

/ an) et Sud (200-

400 mm

/ an). Il ne pleut environ qu’environ 70 jours au nord et 30 jours au sud.

Le Maroc devrait alors pouvoir envisager de nouvelles solutions face à ce problème de répartition de l’eau, soutenu par ses principaux pays partenaires d’échanges. Mais d’autres problèmes surviennent alors. Comme vu précédemment, le Maroc fait valoir les activités touristiques afin d’attiser la curiosité des touristes. Complexes hôteliers de tous genres, n’importe où et ouvert à n’importe quelles saisons augmente la capacité du Maroc à se développer et à devenir un des pays les plus visités.

b) Usage et gaspillage de ressources rares.

Le tourisme exerce une pression croissante sur les ressources en eau des pays méditerranéens. Hors période de vacances 150 millions de personnes vivent sur le littoral méditerranéen. En juillet et août, la fréquentation augmente très nettement pour atteindre 250 millions de touristes, faisant alors de la méditerranéen la première région touristique du monde. Cet afflux constitue une source de revenus conséquente pour les payes concernés, mais cela entraine de fortes dégradation du paysage, de l’environnement, et les surexploitations des ressources en eau devient alors alarmantes. Les touristes arrivent en été, au moment où l’eau se fait rare étant donné les températures (pouvant oscillées entre 25 et

40°C

selon les régions). L’augmentation conjointe de la population locale et de la fréquentation touristique à venir ne rassure pas les spécialistes de la question qui craignent des conflits d’usage. Si la demande en eau est stabilisée, voir en baisse sur une partie de la rive nord méditerranéenne , elle devrait doubler en vingt ans en Turquie, en Syrie, en Libye, en Algérie et au Maroc, il faut savoir que le potentiel des ressources exploitables en eau était, au Maroc, de

2 560 m3

  par habitant en 1960, pour atteindre 900m3 48 ans après soit une perte de

1660 m3

/ an / habitant, et est prévu à

745 m3

en 2020. Actuellement le volume disponible est déjà de 30% inférieur à la norme internationale en dessous de laquelle un pays est considéré en situation de « stress hydrique ». 50% des sources d’eau au Maroc se sont épuisées au cours des cinquante dernières années, les zones humides restantes se trouvent dans un état de pollution grave. En effet, d’après une étude du Reader’s Digest, sur 141 pays comparés sur la qualité de leurs eaux, le Maroc se classe tristement à la 141ème place.

Ce graphique illustre bien les problèmes que le Maroc peut rencontrer lorsque 100 millions de touristes arrivent en plus. Les précipitations basses d’été (environ 3,5 mm/mois) et la forte chaleur entraine une demande excessive en eau. Un touriste consomme en moyenne

300 litres

d’eau par jour, soit le double des populations locales (la consommation d’eau peut aller jusqu’à

880 litres

d’eau par jour pour le tourisme de luxe !). Cependant, la modernisation des réseaux de distribution, où les fuites entraînent le gaspillage de 30% à 40% de l’eau, est encouragée financièrement par l’Etat. Les eaux issues de 45 des 75 stations de traitement du pays sont réutilisées pour l’arrosage des terrains de golf et des jardins ou la recharge des nappes souterraines. Mais, dans un contexte de forte concurrence, les requêtes des associations à l’égard de la consommation d’eau sont peu prises en compte d’après Pierre Icard. Quelques complexes hôteliers tente tout de même de tenir compte de ces mises en garde. Le club Med par exemple, dont une trentaine de villages sont implantés sur les côtes méditerranéennes, utilise des économiseurs d’eau, des détections de fuites, et réutilise les eaux usées. Selon Agnès Weil, responsable du développement durable de l’entreprise, la sensibilisation des touristes au respect de l’environnement tient une grande place. « C’est un travail sur le long terme : les statistiques ne vont pas bouger d’un coup, mais c’est un discours que les gens sont prêts à entendre aujourd’hui, er qui est même attendu », affirme-t-elle. Mais dans certains complexes hôteliers le souci de nuire à la vie de la population locale n’est pas un problème et préfère avantager leurs touristes plutôt que sauver leur patri. En effet, certains investisseurs sans scrupules font construire dans leur complexe, plusieurs piscines, des golfs (il faut savoir qu’un golf de 18 trous consomme en moyenne 5 000m3 / jour, l’équivalent des besoins quotidiens d’une collectivité de 12 000 habitants !) …

 

Exemple de complexes hôteliers n°1

Exemple de complexes hôteliers n°2

Si rien ne change, pas moins de 13 millions de marocains seront en situation de crise de manque d’eau d’ici 2020-2025. Le gouvernement souhaite conserver un rythme de construction de barrages par an de 2 à 3 jusqu’en 2030. D’après M. Zahoud, cela va permettre au pays d’assurer un potentiel de

745 m3

/ habitant en 2020. Néanmoins, pour cela il faut un capital revenant à mobiliser environ 3 milliards de DH par an, or, la loi des finances de 2005 consacre à un peine un budget d’un milliard de DH pour l’eau.

Le Maroc souffre aujourd’hui de graves problèmes en ce qui concerne la question de l’eau et cela ne fera que s’empirer si le gouvernement ne réagit pas immédiatement avec de nouvelles lois, ou une plus forte sensibilisation des touristes, ou encore avec le développement de ce qu’on appelle « écotourisme » (terme assez peu utilisé car n’ayant pas un sens bien défini). Cependant l’influence du tourisme sur l’environnement marocain ne se résume pas qu’à un problème d’eau. En effet, la pollution qu’on peut appeler urbaine est un fléau. Nous verrons comment, à travers certains actes, le tourisme abime le paysage marocain.

II.                 Une pollution appelée « urbaine ».

Un plan du gouvernement marocain appelé « vision 2010 » prévoit 10 millions de touristes au Maroc. Ce plan, forcément bénéfique au pays mets aussi en danger la préservation de son territoire. Ce contrat propose un plan de développement rapide du royaume à travers une croissance durable et accélérée de l'industrie touristique. C'est ainsi qu'une dizaine d'objectifs ont été fixés, comme par exemple :

- Recevoir 10 millions de touristes dont 7 millions internationaux hébergés en hôtels classés.

- un projet pour 2000-2010 de 115 000 chambres soit 230 000 lits.

- Cinq nouvelles stations balnéaires viendront s'ajouter à celle d'Agadir, ce qui représentera une offre de 160 000 lits pour le seul segment balnéaire.

- Les recettes attendues sont de l'ordre de 480 milliards de DH contre près de 19 milliards en 2000.

- 30 milliards d'investissement pour atteindre 230 000 lits.

Ce qui engendrera quelque 600 000 emplois, un taux annuel de croissance de 8.5%, une contribution du secteur touristique au produit intérieur brut à hauteur de 20% avec un revenu annuel par tête d'habitant de 26 000 DH.

A ) Une pollution atmosphérique et au sol.

L’activité touristique se développant, les compagnies aériennes, les routes, les autoroutes, se sont développés afin d’offrir aux touristes un voyage plus agréable et à des prix tout à fait abordable (dû à la concurrence). Mais cela entraine forcément une augmentation de la pollution atmosphérique. En effet, la construction de routes engendre plusieurs effets néfastes sur l’environnement comme, la destruction d’habitats locaux par les opérations de terrassement, dégradation du milieu, mortalité par collision et fragmentation écologique des habitats naturels, pollution lumineuse, ou encore sonore …

Cette photo illustre le terme de fragmentation écologique (voir lexique).

Autoroutes marocaines.

La construction des réseaux routiers a de nombreux impacts sur les espèces et leurs habitats :

- Consommation d'espace via les carrières de granulats et le transport de matériaux, puis destruction d'habitats par l'occupation de l'espace routier, les terrassements, le drainage, ou par modifications induites de l'usage du sol (remembrements, délocalisation d'activités..);

- Consommation d'énergie fossile. Il faut savoir qu’un km d'autoroute 2 x 2 voies couverte d'un enrobé de

20 cm

(moyenne basse) consomme 35 tonnes de bitume et 10,8 tonnes d'équivalent pétrole pour sa fabrication. On teste depuis peu pour les enrobés un liant végétal et un enrobé utilisable à moindre température, consommant 20 à 25 % d'énergie en moins ;

- Dégradation du milieu par les pollutions induites (par la fabrication et suite au trafic des véhicules, mais aussi par les pesticides et salage liés à l'entretien et au fonctionnement, ou encore suite à des pollutions accidentelles) ;

- Mortalité de la faune par collision avec les véhicules ;

- Modifications microclimatiques au-dessus et en bordure des routes ;

- Pollution lumineuse portant atteinte à la diversité biologique en troublant les rythmes de l'alternance jour/nuit. De plus, l'éclairage routier est un piège mortel pour certaines espèces.

L’intensité croissante de la circulation détruit alors la faune et la flore qui entoure ces nouvelles routes. Et cela ne devrait pas s’arranger car les 10 millions de touristes prévu pour 2010 bien que plus sensibilisés à l’importance de l’écologie dans le monde ne devrait pas faire diminuer le nombre de routes et donc ne devrait pas faire diminuer la pollution engendrée … Les effets néfastes de la prolifération des routes et autoroutes ne s’arrêtent pas qu’à la destruction de la faune et la flore. En effet, le CO2 rejetait par les pots d’échappement des voitures détruisent petit à petit la couche d’ozone, ce qui entraine un réchauffement climatique, qui engendra une besoin d’eau croissant … Tous ces facteurs sont donc reliés et entrainent le bouleversement du paysage local, l’exode rural (les paysans observant une augmentation du nombre de routes se déplacent vers la ville, espérant trouver un travail), ainsi qu’une artificialisation croissante du territoire (les paysage ne sont plus sauvages mais domptés par l’homme)

L’augmentation du nombre de touristes, entraine aussi une augmentation du nombre de compagnies aériennes et donc une augmentation de capacité à faire voyager les touristes, donc plus de vols, plus de gaz rejetés dans le ciel, plus de pollutions, moins de couche d’ozone …

La pollution n’a pas seulement dans l’air, effectivement elle peut aussi être visible de part la transformation des littoraux ainsi que le fléau de la déforestation.

B) Une destruction progressive des littoraux, ainsi qu’une déforestation importante.

1) les littoraux envahi par les hôtels.

Les longues étendues de sable blanc et chaud ne sont plus ce qu’elles étaient. Effectivement en l’espace de quelques années le nombre de complexes hôteliers a considérablement augmenté passant de 256 hôtels pour un total de 7677 chambres en 1955 à (vu précédemment) 115 000 chambres soit 230 000 lits en 2010.

Les littoraux sont fortement touchés par la pollution.

Tout d’abord, certains touristes peu scrupuleux jettent leurs détritus sur les cotes et utilisant de plus en plus de produits contenant plus d’emballages (américanisation, consommation …), la pollution augmente donc. De nos jours, si les touristes vont dans un pays pour visiter et apprendre de nouvelles cultures, certains ne s’autorisent pas à gouter leur cuisine (ayant une grande place dans la culture d’une société) et donc continuent à utiliser des produits préalablement achetés dans leur pays d’origine.

Ce schéma humoristique informe les touristes sur la durée de dégradation des différents polluants jetaient en mer.

La construction d’immeubles et d’hôtels reste un fléau pour la population marocaine. Les plages perdent alors toute leur authenticité et leur charme.

Exemple de cote méditerranéenne

2)     Des réserves forestière en danger.

Ces dernières années, écologistes et responsables tirent la sonnette d’alarme quant au danger de la dégradation du domaine forestier marocain, si aucune campagne de sensibilisation suffisante ni aucune action gouvernementale ne sont initiées. Selon Hammou Jader, secrétaire général du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à

la Lutte

contre

la Désertification

, le pays perd actuellement

30 000 hectares

de forêt par an, par suite de multiples problèmes tels que l’intervention de l’homme, les aléas climatiques, les incendies. M. Jader ajoute que dans la plupart des cas, les risques d'incendie augmentent, dont "la cause directe et principale est l'homme".

Bien que les incendies constituent un problème durant toute l'année, 80 pour cent sont enregistrés entre les mois de juin et octobre. On ignore les origines de la moitié d'entre eux, mais 40 pour cent des incendies sont le résultat d'imprudences diverses comme le brûlage des chaumes, le défrichement, les feux de campement, les jets de mégots et la récolte du miel. Les gelées que connaît le Maroc en janvier et février sont à l'origine du dépérissement des centaines d'arbres, ce qui favorise l'extension des incendies de forêts.

Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à

la Lutte

contre

la Désertification

, le rôle fondamental de la couverture végétale dans la régularisation des écoulements des eaux et dans la défense des sols contre l'érosion s'amenuise du fait de la dégradation des ressources forestières. Il tente donc de redresser la situation en restaurant la densité des forêts et en rééquilibrant l'écosystème. Des efforts de reboisement seront nécessaires pour répondre à la demande croissante en produits ligneux engendrée par le développement socio-économique du pays.

Le gouvernement a mis en place des lois, des règlementations et des mesures de prévention et de contrôle dans les zones forestières à haut risque. Un comité interministériel a élaboré une stratégie nationale de protection des forêts contre les incendies, qui définit les régions menacées par ce phénomène et ses causes principales. Cette stratégie vise à mettre en place un programme de prévention et d'information qui permettra d'intervenir progressivement. L’objectif global est de rendre les efforts de régénération supérieurs au rythme de dégradation.

Le Maroc reboise maintenant à peu près

37 000 hectares

chaque année et des efforts sont faits pour augmenter la cadence. Selon M. Jader, il devrait être possible de parvenir à un rythme de

50 000 hectares

par an pour assurer la sauvegarde de la forêt marocaine. La plus grande partie du bois provient des forêts de cèdres et de pins qui couvrent à peine

227 000 hectares

, à peine 4 pour cent de la couverture boisée totale du pays.

Les forêts du Maroc couvrent une superficie de près de 9 millions d'hectares, soit 12 pour cent de la superficie du pays. Ses forêts naturelles couvrent au total 5,8 millions d'hectares, et il compte 3,2 millions d'hectares de steppes d'Alfa. La superficie des forêts artificielles est de

530 000 hectares

.

L’environnement du pays se trouve alors en danger, et cela dû à différents facteurs. La faute humaine en est souvent la cause, et surtout celles des touristes qui sont moins vigilants car ce n’est pas leur pays. L’évolution des mentalités permettra peut être de réduire ces problèmes, en attendant, le gouvernement et les associations tentent d’atténuer les effets néfastes qu’engendre le tourisme.

Avant de conclure, pour faire face à cette situation catastrophique des pistes et des expériences positives émergent au Maroc, comme ce nouveau parc national écotourisque, Souss Massa. qui nous est présenté par Abdeladim Lhafi, interviewé par une économiste marocaine, Malika ALAMI, sur le nouveau parc national Souss Massa.

· L’Economiste: Le Parc national Souss Massa a été créé en 1991. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour l’ouvrir au public ?


- Abdeladim Lhafi: Le traitement des aires protégées se réalise en trois phases. Il était nécessaire, avant d’atteindre la phase de valorisation et de commercialisation, de conserver le potentiel naturel. Dans ce cadre, la première étape était de réhabiliter et restaurer tout d’abord les espaces dégradés en reconstituant les cordons dunaires, les stabiliser, sans oublier le reboisement du site. Il s’agissait également dans le cadre de cette opération de repeupler la faune autochtone détruite au fil des décennies. Après cette phase, nous nous sommes attaqués à l’aménagement du site. Des postes d’observation permettant au visiteur de visionner les différentes espèces animalières ont été mis en place.

· Quel type d’espèces peut-on voir ?


- C’est en fait une zone d’intérêt majeur où vit une faune saharienne. Il s’agit notamment de quatre types d’antilopes, à savoir l’Oryx algazelle, l’Addax, la gazelle Dama Mohrr et la gazelle Dorcas. Des animaux qu’il faut réellement protéger car ils sont menacés de disparition. D’autres espèces vivant dans le parc sont également en régression à l’échelle mondiale et considérées aujourd’hui comme rares. Parmi elles figurent l’autruche à cou rouge que nous sommes un des rares pays à abriter encore.



Nous avons également la chance dans ce parc d’accueillir la dernière colonie au monde d’Ibis chauve. Par ailleurs, les zones humides du parc qui sont d’une importance internationale sont une étape migratoire et un lieu d’hivernage pour de nombreux oiseaux circulant entre l’Europe et l’Afrique. Elles accueillent une trentaine d’oiseaux remarquables.

· Avez-vous d’autres projets pour la valorisation de ce précieux patrimoine ?


- Tout à fait. Parallèlement à la mise en service du premier circuit écotouristique, nous attaquons la deuxième phase de l’opération de valorisation. Elle consiste en des études de faisabilité techniques et environnementales pour l’aménagement touristique d’un certain nombre de sites que nous avons identifiés. La démarche sera entreprise en partenariat avec

la Sonaba

, dans le cadre d’une nouvelle convention. La prochaine étape portera sur le site de Tifnit.

· Pensez-vous que le développement touristique et le souci écologique sont compatibles ?


- Ce sont les conditions de départ. Nous ne permettrons des investissements touristiques que s’ils sont compatibles avec l’écosystème et que s’il s’agit d’un tourisme à développement durable. Par ailleurs, seules les zones sans risques de perturbation des principes de base seront retenus pour d’éventuels projets. Il faut également souligner que le parc abrite des zones de reproduction, des zones de protection et des zones tampons. Pour l’heure nous sommes au stade des études de faisabilité. Sur la base des résultats scientifiquement avérés de ces démarches, nous déciderons de ce qu’il conviendra de faire.

· L’utilisation anarchique des grottes dans la partie littorale du parc défigure la beauté du paysage. Qu’allez-vous faire pour enrayer ce phénomène ?


- La terminologie de grotte n’est pas vraiment adéquate à la situation car ce sont pas moins de 3.800 constructions illégales qui se sont implantées dans cette partie du parc. La contrainte avant de verbaliser était de délimiter le domaine maritime du domaine forestier. Nous avons donc commencé avec le ministère de l’Equipement à tracer le bornage. Nous n’avons donc plus d’excuses pour réagir car il est inconcevable de laisser là ces occupations illégales qui sont un problème de nuisance et de sécurité dans des zones inaccessibles.

CONCLUSION :

Le tourisme, source d’entrée de devises incontestable pour le Maroc, engendre malheureusement des effets négatifs. Une pénurie d’eau attendu si rien n’évolue positivement, ainsi que pollution grandissante mèneront elles le Maroc à devenir une destination de moins en moins visitée ?

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LEXIQUE


PARTIE I:

 

Touristes internationaux : On oppose les touristes internationaux aux MRE, Marocains Résidant à l’Etranger, qui, lorsqu’ils viennent au Maroc, sont comptabilisés dans les touristes. Donc MRE + touristes internationaux = nombres de touristes


Taux de croissance du Tourisme (en volume) : En ne prenant en considération dans les comptes nationaux que l’hôtellerie et les restaurants

PARTIE II:

Complexes hôteliers : ensemble de plusieurs hôtels.

 Riads : maison marocaine entièrement fermée sur l'extérieur, qui s'organise autour d'un patio central souvent arboré et doté d'une fontaine.

 Mondialisation : Terme définissant l’homogénéisation dans différents domaines (comme l’économie, la culture, ou la politique) de modèles communs provoquant une interdépendance entre différents ensembles géographiques.

 Emigration : Action de quitter son pays, sa région pour des raisons économiques, politiques, religieuses.

 Américanisation : Transformer en marquant des traits propres à la civilisation américaine (du Nord).

 Erosion culturelle : dégradation de la culture

 Marchandisation : passage d'une forme (publique) non marchande à une forme (privée) marchande de l'offre de biens et services.

 Standardisation : Action visant à normaliser, uniformiser, simplifier, les modèles de palettes et leur utilisation

 Moudawana : ou Code du statut personnel marocain est le  droit de la famille marocain . Il a été révisé en février 2004 par  le Parlement marocain et a été promulgué par le roi Mohammed VI. Cette révision, qui améliore entre autres  les droits des femmes, a provoqué la colère  des fondamentalistes .

 Trekking : randonnée à  pied dans une région montagneuse. Depuis une vingtaine d’années, la définition s’est élargie et désigne désormais une randonnée itinérante de plusieurs jours, ponctuée de bivouacs. Les purs et durs de la langue française pourront préférer le terme de « grande randonnée ». Cela reste une affaire de marche à pied, mais dans l'idée de trek s'exprime plutôt l'autonomie et la durée. Certains treks sont des traversées, d’autres des boucles, l’hébergement ne se fait pas exclusivement sous la tente, mais aussi chez l’habitant, en refuge, ou dans des hôtels rudimentaires.

 Tourisme solidaire : Après nombre de débats sur la terminologie (éthique, équitable, durable, responsable, solidaire...), l'essentiel est de s'entendre sur les principes. Ces appellations désignent l'implication des populations locales dans les différentes phases d'un projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature, et une implication du voyageur dans la nécessité sociale du lieu de sa destination. Il s'agit parfois de voyages en immersion avec participation aux travaux des champs ou autres en apprenant et en donnant de son temps. Mais quel que soit le mode, immersion, hébergement en village ou simple passage, la part des frais de séjour attribuée aux villages encourage une conservation des traditions et un développement durable. L'ouverture, dans un partage plus juste et attentif, n'est plus alors synonyme de sacrifice mais de rencontre saine.

PARTIE III:

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SOMMAIRE


I. L'INFLUENCE DU TOURISME SUR L'ECONOMIE MAROCAINE

A) Pourquoi le tourisme est-il la première ressource économique du Maroc?

          1. Le Maroc possède des atouts majeurs

          2. Présence d'une réelle volonté politique de l'Etat marocain: les objectifs sont ambitieux et                   des moyens ont été mis en place

B) Le poids du tourisme dans l'économie est primordial mais c'est une "industrie" fragile

          1. Le poids du tourisme dans l'économie marocaine est très fort

          2. Mais l'industrie du tourisme n'est pas sans faiblesses

C) Le Maroc doit maintenir ses efforts s'il veut que le tourisme continue d'être le moteur de l'économie

          1. D'importantes opportunités sont à saisir

          2. Le grand virage du tourisme local a été décidé


II. LES IMPACTS DU TOURISME SUR LA SOCIETE MAROCAINE

A) Les inconvénients de l'afflux touristique

          1. La répercution de la construction d'infrastructures touristiques sur la population marocaine

                    a) La désertification des campagnes

                    b) L'inflation

          2. Des moeurs bouleversées

                   a) L'émigration clandestine et la folklorisation de la société marocaine

                  b) La détérioration de la situation sociale

B) Les avantages du tourisme externe sur la société marocaine

          1. L' Indicateur de Développement Humain du Maroc

          2. La Modernisation du système social

                    a) Le rôle important de la relance de l'emploi et de l'éducation

                    b) La condition de la femme

          3. Le désenclavement des zones rurales


III. L'IMPACT DU TOURISME SUR L'ENVIRONNEMENT MAROCAIN

A) L'eau, un véritable problème quotidien

          1. Un manque provenant d'un problème de la gestion de l'eau

          2. Usage et gaspillage des ressources rares

B) Une pollution appelée "urbaine"

          1. Une pollution atmosphérique et au sol

          2. Une destruction progressive des littoraux ainsi qu'une déforestation importante

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       CONCLUSION

        Le tourisme a donc eu des impacts positifs et négatifs sur le développement du Maroc. Négatifs, puisqu’il a grandement favorisé le tourisme sexuel, le travail des enfants, l’augmentation des problèmes liés à l’eau, la surpopulation des villes (bidonvilles), la pollution des littoraux et des terres... Mais ce sont surtout les impacts positifs que l’on retient: le développement de l’économie, le désenclavement des zones rurales, la mise en valeur du secteur éducatif et de l’emploi… Le Maroc s’est donc réellement modernisé ce qui lui a permis de mettre en valeur son commerce et son image internationale, lui offrant une véritable ouverture sur le monde.
        On peut donc se demander si à terme, d’ici quelques années, le Maroc ne pourrait –il pas se classer parmi les pays développés?

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   INTRODUCTION    

        Avant son indépendance, en 1956, le Maroc a été occupé par une multitudes de nations et ce depuis 3000 ans. Byzantins, arabes, espagnols, français … Ils sont nombreux à avoir convoité le pays pour ses multiples ressources. Le Maroc n’a donc pu profiter de ses atouts que depuis la déclaration de son indépendance. Mais c’est surtout grâce à l’arrivée au pouvoir de Mohamed VI en 1999 que le pays a véritablement réussi à se développer en adoptant des solutions efficaces afin de mieux exploiter ses capacités.
        Ainsi, le Maroc a choisi de faire valoir le secteur touristique pour en faire son principal moteur de développement socio-économique. En effet, climat, relief, culture … sont des facteurs attrayants pour les touristes. Dans quelles mesures le tourisme a-t-il influencé le développement du pays ?
       Nous verrons donc dans un premier temps son impact sur l’économie marocaine, puis sur la société et l’environnement du pays.

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8 février 2009

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I. L’influence du tourisme sur l’économie marocaine

 

Introduction :

 

Dans les sociétés avancées contemporaines, le tourisme est une composante de l’activité humaine dont l’importance est croissante. Il s’agit, en effet, d’une activité de consommation de premier ordre. Il répond à un besoin naturel de loisirs, de repos, de quête de connaissance et de nouveauté. La demande de tourisme augmente de telle manière qu’elle ouvre des perspectives économiques prometteuses pour les régions du monde disposant de ressources d’intérêt touristique. C’est le cas du Maroc.

En quoi le tourisme influence-t-il l’économie marocaine ?

Le Maroc dispose d’importants atouts et dans ce contexte évolutif de l’offre et de la demande, le tourisme est considéré par le gouvernement du Maroc comme une priorité (A). D’abord, parce qu’il draine des devises et participe à l’équilibre de la balance des paiements, crée des emplois, améliore les revenus et génère des effets multiplicateurs sur le reste des secteurs de l’économie (B). Ensuite, parce qu’il est perçu comme un excellent vecteur pour le développement économique des régions (C).

 

 

A) Pourquoi le tourisme est-il la première ressource économique du Maroc ?

 

1) Le Maroc possède des atouts majeurs

 

 

Les atouts géographiques. Le Maroc offre un tourisme de qualité grâce à des atouts géographiques incontestable. S'étirant du 36e au 21e parallèle nord, le Maroc est situé à la pointe nord-ouest du continent africain et au sud immédiat du Détroit de Gibraltar. Le nom Maroc vient de « Marrakech », capitale du pays jusqu’au XI ème siècle. Le Maroc est donc à la croisée du monde arabe, de l'Europe et de l'Afrique. Cela lui permet d’occuper une place privilégiée dans le domaine des échanges humains. Et il est situé à proximité immédiate (14 km de l'Europe), l'un des plus grands marchés pourvoyeurs de touristes. En effet, sur 900 millions de touristes dans le monde en 2008, la moitié provient d'Europe.

 

Le Maroc (710.850 km2) bénéficie d'une large ouverture maritime, ce qui renforce sa position de carrefour d'influences culturelles, climatiques et commerciales. En effet, il totalise près de 3500km de côtes sur la Méditerranée et sur l'Atlantique alors que ses frontières terrestres ne représentent que 2000km(Algerie et Mauritanie).Le Maroc doit aussi son originalité à sa diversité géographique qui est singulière car on y trouve des plaines, des montagnes, des déserts, des côtes. Les montagnes occupent 1/3 du territoire marocain et atteignent des hauteurs non négligeables. Plusieurs sommets franchissent la barre des 4000m. Le Jble Toubkal, le plus haut sommet du pays, culmine à 4167m.

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Le climat du Maroc est très différent selon les régions. Les régions littorales bénéficiant d'un climat tempéré contrastent avec le climat désertique du Sud et de l'Est du pays. Vu depuis l'extérieur comme un pays chaud, le climat marocain comporte pourtant beaucoup de nuances.

Méditerranéen au nord, océanique à l'ouest, continental à l'intérieur des terres et saharien au sud, le climat du pays varie, bien sûr, en fonction des saisons.

Globalement, l'été est chaud et agréable sur la côte et dans les montagnes, mais s'avère étouffant dans le sud et les grandes villes. En hiver, les zones côtières bénéficient de températures relativement douces. Contrairement à un hiver froid et très humide sur l'ensemble du relief, qui constitue une très grande partie du Maroc.

Sur la côte occidentale, les températures moyennes varient entre 8° et 21°C en hiver, du plus froid au plus chaud de la journée. En été, elles varient de 17°C à 27°C. Dans l'intérieur du pays, les températures moyennes hivernales varient entre 4° et 20°C. En été, elles varient de 17° à 38°C. Les variations de température sont faibles sur la côte atlantique, alors que l'intérieur est caractérisé par des variations extrêmes. 
Les saisons des pluies ont lieu généralement d'octobre à novembre et d'avril à mai. Le nord-ouest du Maroc, le Rif, étant la zone la plus arrosée du Maroc.

 

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Chaque saison offre ses avantages et une lumière qui lui est propre. Les voyageurs peuvent donc parcourir le pays toute l'année. Les touristes majoritairement européens viennent au Maroc découvrir des paysages exotiques, rechercher la chaleur et les plages insolites. Les plages sont généralement propres et agréables et se situent principalement sur la côte atlantique. Il y a par exemple les longues plages de sable de Casablanca qui sont parsemées de stations balnéaires et d’hôtels, tout comme a Agadir, Rabat, Tanger ou Larache. Au sud du pays, l'Erg Chebbi, à proximité de la frontière algérienne, est la plus vaste étendue de pierres et de sable à l'intérieur du Maroc. Certaines dunes de sable peuvent atteindre 200 mètres de hauteur.


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Ainsi, les atouts géographiques du Maroc en font une destination privilégiée, tout comme ses atouts culturels qui sont des avantages tout aussi importants pour attirer les touristes. Comme on l’a vu, le Maroc est situé dans une position stratégique importante, au niveau de la passerelle entre l'Afrique du Nord et l’Europe. L'histoire du Maroc remonte à près de 3000 ans. Il a successivement été sous le contrôle dès la préhistoire des populations Berbères, puis a connu des peuplements Phéniciens, Carthaginois, Romains, Vandales et Byzantins avant d’être islamisé par les Arabes en l’an 788. Et pendant un siècle après la conquête arabe, différentes dynasties se sont succédées (Almohade, Mérinides…), chacune imprégnant sa marque. Le Maroc a aussi connu à partir de 1860 une occupation espagnole, puis en 1912  

la France

 a imposé un protectorat sur le pays, indépendant depuis mars 1956. Cet enchaînement de peuples aux cultures diverses et variées a permis de donner au Maroc toute sa personnalité, tout son charme. C’est un pays qui détient une richesse culturelle unique qui est l’une des plus diversifiée du monde Arabe et donc très attrayante. En particulier, le Maroc est célèbre pour ses quatre villes impériales : Fès, Marrakech, Rabat et Mekhnès. Mais on ne peut ignorer Casablanca, qui est la deuxième ville touristique du Maroc après Marrakech (1ère avec 1,6 millions de visiteurs en 2007), ainsi qu’Agadir, Ouarzazate, Essaouira ou encore de Tétouan qui sont des sites également privilégiés des touristes.  

 

 

Rabat est la capitale politique et administrative du Maroc. Ville Impériale depuis moins d'un siècle, elle possède néanmoins certains attraits touristiques : la Casbah des Oudaïas, la Tour Hassan, la Mosquée Inachevée, le Mauselée de Mohammed V, le Musée archeologique et la nécropole du Chellah. Mais elle ne compte pas dans les sites les plus visités du Maroc.

 

 

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Mausolée Mohammed V

 

Casablanca n'est pas une ville impériale. Avant la construction de

la Mosquée Hassan II qui a eu lieu entre 1988 et 1993, elle n'avait pas un grand intérêt culturel. Mais c’est un site privilégié pour le tourisme d’affaires. Aujourd’hui, elle est plus qu'une halte pour les touristes entre deux villes impériales grâce à la mosquée Hassan II, ou "l'édifice religieux le plus haut du monde": un minaret de 200 m de haut, 2 fois plus grand que les tours de la cathédrale de Chartres ! et un intérieur magnifique qui rassemble tous les aspects de l'Art marocain. Le site est bâti au deux tiers sur l'Atlantique.

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La mosquée Hassan II

 

Perle du monde arabe, Fès est la capitale spirituelle, intellectuelle et culturelle du Maroc. Doyenne des villes impériales, Fès fut fondée en 789 après JC par Idris Ier. De nos jours, Fès est sans doute la ville la plus authentique d'Afrique du Nord. Ses trésors de l'art arabo-andalou, sa médina médiévale de Fès el-Bali et ses artisans de grand talent en font la gardienne des traditions de l'Islam. Les souks de Fés sont très réputés.

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Fes

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Cuves de teinturiers


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Souks de Fes

Quant à Marrakech, première ville visitée du Maroc et plus grande capacité hôtelière avec 39 550 lits en 2007, elle est donc le lieu de tourisme par excellence. La ville est composée de deux parties, la nouvelle ville et l'ancienne ville, dite “Médina”. La Médina constitue le centre névralgique et le cœur historique de la ville de Marrakech. S'étendant sur une superficie globale de 600 hectares, elle est une des plus vastes médinas du Maroc et la plus peuplée d'Afrique du Nord. Ses célèbres remparts ont subi d'importantes modifications au gré des dynasties et aujourd'hui, la hauteur des murailles oscille entre 8 et 10 mètres et elles s'étendent sur une distance totale dépassant les 19 kilomètres. Le récent engouement pour les riads, ces maisons traditionnelles marocaines articulées autour d'une cour centrale, a généré de profondes transformations sociologiques au sein de la Médina de Marrakech mais elle a su garder son authenticité. Pas loin de 40 000 artisans y travaillent à ce jour, répartis dans les différents quartiers thématiques organisant géographiquement la médina. Car Marrakech est aussi la capitale de l’artisanat marocain. Quant à la nouvelle ville, elle est tout le contraire de l'ancienne ville : nouveaux bâtiments, grands magasins, palmeraies, golfs, parcs, hôtels, discothèques, piscines... Marrakech est souvent appelé le deuxième Ibiza à cause des nombreuses discothèques que compte la ville. Les principaux sites touristiques sont la Place Jamaa el Fna, la Mosquée de la Koutoubia et El Mouassine, le fameux Jardin Majorelle et les souks, les plus célèbres du Maroc.

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En effet, quand on évoque la richesse culturelle du Maroc, il faut parler de ses souks, de son artisanat et de sa cuisine. Un souk est un marché couvert généralement situé dans la médina. On y trouve aussi bien de l'alimentaire que de l'habillement, des bijoux, des poteries, etc. Les souks sont des lieux de rencontre au Maroc et ils sont un endroit de passage incontournable pour les touristes qui sont plongés au coeur de la vie marocaine. Ils y découvrent le patrimoine de l’artisanat marocain. Les artisans donnent aux matériaux humble comme le cuir, le bois, l'argile, le cuivre ou la laine toute leur beauté. L’artisanat marocain est connu pour ses articles en fer forgé, ses poteries, ses tapis faits mains, les nombreux objets en cuir de mouton ou de chèvre travaillés de manière traditionnelle.

 

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La cuisine marocaine a longtemps été considérée comme l'une des cuisines les plus diversifiées au monde. C'est le résultat de l'interaction de plusieurs siècles entre le Maroc et le monde extérieur. Les épices y sont largement utilisées, comme le safran, la menthe, les olives, les oranges, les citrons... Le  pulet est la viande la plus consommée au Maroc, suivie de la viande bovine et de l'agneau, mais ces deux dernières sont relativement coûteuses. Le couscous est le plat le plus célèbre du Maroc avec la pastila,   le tajine et la la harira. La boisson la plus populaire est le thé vert à la menthe.

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The vert à la menthe et un assortiment de pâtisseries marocaines


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Couscous marocain dans un plat traditionnel

 

On l’a vu, par son histoire et sa culture très anciennes, par ses richesses paysagères et la diversité de ses sites, le tout servi par des traditions d’hospitalité qui font sa réputation, le Maroc possède une vocation touristique incontournable. Secteur clé de l’économie marocaine, il est pourtant loin d’avoir réalisé tous ses potentiels. L’ambition du Maroc est grande en matière de tourisme, mais le pays a besoin de capitaux pour mener à bien tous ses projets. Avec la plus grande facilité de circulation des capitaux et surtout la mondialisation, il y a aujourd’hui beaucoup plus d'opportunités d’investir. Or, pour investir, les investisseurs demandent que le pays ait, entre autres critères, une stabilité politique et une paix sociale reconnues.

 

C’est là un des atouts politiques les plus importants du Maroc : aux yeux du monde, il jouit d'une grande stabilité politique. Le roi Hassan II, père de l’actuel roi Mohamed VI, a régné de 1961 à 1999. Après l’indépendance du Maroc en 1956, même si le régime a été dur et répressif jusqu’à la fin des années 80, les différents souverains ont fait de ce pays « une monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale ». Le point d'interrogation était ce qu’allait devenir le Maroc après la disparition du Roi Hassan II; mais son fils Mohamed VI, depuis la mort de son père en 1999, amontré au monde que le Maroc restait un pays stable qui jouit également d’une paix sociale reconnue.

 

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Sa Majesté le roi Mohamed VI

 

Le roi Mohamed VI a réaffirmé les priorités du pays : libéralisme économique, politique de régionalisation et de décentralisation, édification de l’Etat de droit, sauvegarde des droits de l’homme et des libertés individuelles et collectives, maintien de la sécurité et de la stabilité pour tous.

 

Aussi, depuis le début de son règne, le roi s’est engagé dans d’importantes réformes qui font sans cesse progresser ce pays et sont des gages pour les investisseurs :

  • L’amélioration du système bancaire      (adoption des règles bancaires internationales), ce qui est bénéfique pour      l'environnement des affaires
  • Le maintien de la politique      d’ouverture par la conclusion de diverses conventions avec l’Union      Européenne et les Etats-Unis ;
  • La maîtrise des finances publiques      pour ne pas trop endetter le pays et pour maîtriser l’inflation;
  • Une politique de formation et de      qualification. Les travailleurs marocains ont une productivité jugée      satisfaisante, tout au moins dans le tourisme.

 

Le Maroc jouit aussi très bonne image en matière de sécurité, ce qui est important pour les investisseurs mais surtout pour les touristes qui n’ont pas peur de se rendre dans ce pays. Il est en effet important de souligner que le Maroc n’est pas un pays touché par « le syndrome 11 septembre ». Le tourisme marocain a peu souffert, confirmé en cela par une étude de

la Commission Européenne

un an après les attentats. De même qu’après les attentats à Casablanca en mai 2003, les touristes n‘ont pas beaucoup exprimé d’inquiétude particulière. Les relativement faibles chiffres du Maroc à cette époque sont le reflet d’une situation du tourisme défavorable mais commune à l’ensemble des pays du monde. La position politique du Maroc, très ferme contre le terrorisme, ne laisse pas place à la spéculation et participe à lever les angoisses. La sécurité est par ailleurs une priorité pour le gouvernement. Cela est de nature à rassurer et les touristes, et les investisseurs.  

 

Car le rôle de l’Etat est en effet primordial dans l’essor du tourisme au Maroc et il y a une réelle volonté politique de l’Etat marocain qui a fait du tourisme un des principaux enjeux du développement économique

 

2) Présence d’une réelle volonté politique de l’Etat marocain : les objectifs sont ambitieux et les moyens ont été mis en place

 

Le tourisme international est considéré par le gouvernement du Maroc comme une « importante industrie », et ce depuis les années 60. Activité importante pour l’économie nationale et pour le développement des régions, le tourisme a connu une croissance certes lente mais satisfaisante, avant de rentrer dans une phase de stagnation à la fin des années 80 jusqu’au milieu des années 90. Des mesures de relance ont été prises en 1995 et l’on a effectivement constaté une amélioration.

 

S’appuyant sur cette relance, le Maroc a organisé ses premières assises du tourisme à Marrakech en 2001, au cours desquelles la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le gouvernement ont adopté une stratégie de développement touristique sous la forme d’un contrat-programme 2001-2010, portant sur « le tourisme : une vision, un défi, une volonté ». Plus communément appelé Plan Vision 2010.

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Logo plan vision 2010

 

Les objectifs fixés pour 2010 sont les suivants :

  • 10 millions de touristes, dont 7 millions      de touristes internationaux (contre 4,4 millions en 2001 dont 2,5 de      touristes internationaux.)
  • Capacité hôtelière : Création de      160 000 lits dont 130 000 lits balnéaires et 30 000 lits      dans les destinations culturelles du pays, portant la capacité nationale à      230 000 lits (soit une multiplication par 3)
  • Investissements : 8 milliards d’Euros (aménagements des nouvelles      stations balnéaires, infrastructures, hôtellerie et animation)
  • Recettes : 4,8 milliards d’Euros en      devises contre 2,6 milliards en 2001 (80 milliards de Dirhams marocains      contre 29,2 en 2001)
  • Emploi : 600 000 emplois      nouveaux créés ;
  • Contribution du tourisme au PIB :      progression de la moyenne annuelle de 8,5%, ce qui la porterait à près de      20% à l’horizon 2010.

 

Suite à la signature de cet accord le 10 janvier 2001, le secteur touristique a bénéficié d'une feuille de route bien tracée et élaborée sur plusieurs années offrant une visibilité aux opérateurs économiques et à l'ensemble des partenaires.
Une fois cette mobilisation déclarée, il fallait traduire cet engagement en actions concrètes.

En matière de développement du produit touristique, les objectifs fixés par la vision 2010 doivent se réaliser à travers six grands chantiers, à savoir :

  1. l’offre : triplement de la      capacité hôtelière
  2. la formation : au moins 72.000      professionnels supplémentaires dans les métiers suivants : l'hôtellerie et      ses différentes formes d'hébergement, la restauration, les agences de      voyages, le transport touristique, les guides de tourisme
  3. l’aérien : planifier l’adéquation      entre les nouveaux sièges et les nouveaux lits.
  4. Le marketing : moderne et ciblé,      renforcement du budget, conquête des réseaux de distribution, e-marketing
  5. L’environnement : amélioration de      l’accueil, de la qualité des prestations et de l’animation
  6. l’organisation      Institutionnelle : assouplissement des démarches

 

 

Nous analyserons plus précisément les grands dossiers de l’offre, de la formation et du transport aérien, car ce sont dans ces trois domaines que Vision 2010 a réellement ouvert une « ère » nouvelle.

 

L’augmentation de l’offre de la capacité hôtelière exprimée à travers plusieurs plans dont trois très importants :

Le plan Azur : il a été décidé un positionnement très offensif sur le balnéaire avec le lancement de 6 stations balnéaires dans le cadre du « Plan Azur » totalisant 110.000 lits dont 85.000 lits hôteliers. Aujourd’hui, les 6 stations ont été concédées à des aménageurs / développeurs internationaux :

 

  • Lixus Larache – Thomas & Piron (Belgique), 490 hectares, 15 000 lits
  • Mazagan El Jadida – Kezner (Afrique du Sud), 500 hectares, 8 000 lits
  • Mogador Essaouira – Accor (France), Thomas & Piron (Belgique), 356 hectares, 7      900 lits
  • Taghazout - Colony Capital (USA), 685 hectares, 24 000 lits
  • Saïdia Berkane, Fadesa (Espagne), 614 hectares, 28 000 lits
  • Plage blanche Guelmin, Fadesa  (Espagne), 525 hectares, 26 000 lits

 

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Le site de Lixus, près de Larache, accueillera un gigantesque complexe hôtelier

 

 

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L’île d’Al Marsa sur la côte de Ras Al Khaimah

 

 

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Projet touristique "Oued Fès"

 

Les 6 zones concédées nécessiteront au total un investissement global de 50 milliards de dirhams, qui générera 35.000 emplois directs et 175.000 indirects. C'est dire l'importance de ce chantier d'envergure qui sera réalisé sur un patrimoine foncier d'environ 3.000 ha.

Les livraisons des premières unités hôtelières s’étalent du 2er semestre 2006 au 2ème semestre 2009 (juillet 2012 pour Page Blanche).

 

Plan Mada'in : le repositionnement et l'extension des destinations existantes (balnéaires et culturelles) à travers la mise en place de Programmes de Développement Régionaux Touristiques (PDRT) dans le cadre du « Plan Mada'in ». Ce plan prévoit la réalisation d’études stratégiques de développement touristique et la préparation des contrats programmes pour les villes les plus symboliques du Maroc en termes de tourisme.

 

Chaque PDTR fixe des objectifs précis en termes de ciblage de clientèle, de capacité d’accueil, de taux d’occupation, de durée moyenne de séjour… Il définit les sites historiques bénéficiant d’une réhabilitation. Il se préoccupe également des aspects liés à l’amélioration de la qualité de vie, de l’environnement, de la programmation d’événements culturels, artistiques et économiques qui doit être enrichie et diversifiée.

 

Le premier PDTR à avoir été signé est celui de Fès en novembre 2005. Les suivants sont ceux de Casablanca en mars 2006 et d’Agadir en avril 2007.

 

Le PDTR de Fès se fixe comme objectif « d'imposer Fès comme une destination touristique à part entière ». Dans ce but, entre 2005 et 2015, il est prévu de tripler les nuitées enregistrées (passer à 1,9 millions de nuitées) et de doubler le nombre de lits (passer à 10 000 lits). Pour Casablanca, le PDTR ambitionne de la confirmer à l'horizon 2012 comme une destination d'affaires mais également de la transformer progressivement en destination de loisirs (1,2 million de nuitées en 2006 à 3 millions en 2012, 10.850 lits en 2006 à 20.000 lits en 2012). S'agissant de la ville d'Agadir, l'objectif est de la positionner en tant que «destination balnéaire de demain » : il faudrait passer de 5.000.000 nuitées enregistrées en 2006 pour qu'elles atteignent 12.000.000 en 2015, les 26.660 lits de capacité d'hébergement existante qui passeront à 60.000 lits.

 

D’autres destinations sont concernées par ces programmes. Il s’agit de Tanger, et Tétouan dont les contrats programme sont prêts et en attente de signature, ainsi que Ouarzazate, Mekhnès et Rabat qui sont en cours de préparation.

 

Le plan Biladi : le Plan Biladi, présenté en 2007, vise le développement de huit nouvelles zones touristiques dédiées au tourisme interne. Ces Huit régions ont déjà été identifiées grâce à leur grande attractivité et parce qu’elles sont les plus prisées par la clientèle nationale. Il s’agit du Grand Casablanca (Sidi Rahal), de Marrakech-Tensift-Al Haouz, de Tanger-Tétouan (Assilah, Kaa Srass), du Sous-Massa-Draâ (Agadir/Immiwadar à côté de Taghazout) et de Rabat-Salé-Gharb (My Bousselham). Pour 3 des 8 zones dont le foncier est prêt, les appels d’offres pour trouver les aménageurs ont été lancés : il s’agit d’Ifrane, d’Agadir et d’El Jadida.

 

Les objectifs assignés au nouveau plan consistent à augmenter le nombre de voyages-vacances pour atteindre 7,2 millions en 2010 contre 5,9 millions en 2003, soit une croissance de 22% des voyages vacances. Il s’agit aussi de doubler le nombre de voyages-vacances dans l’hébergement commercial, c’est-à-dire de faire basculer du secteur gratuit et ou payantes informelles (accueil dans la famille en particulier) vers le tourisme payant du type hôtel, résidences hôtelières et campings. Les objectifs chiffrés tablent sur 2 millions en 2010 contre 1.1 million en 2003, soit une amélioration de 28% en 2010 du total des voyages-vacances contre 19% en 2003.

 

Pour atteindre ces objectifs, le Plan Biladi prévoit de réaliser une capacité de 30.000 lits, soit 11.000 lits en résidences hôtelières et 19.000 lits en campings répartis sur les huit zones touristiques. Afin de proposer des produits touristiques adaptés à la demande nationale (en terme d’hébergement et de coût), le département du Tourisme a mis en place un programme d’aménagement type comprenant une surface moyenne et un prix moyen par composante.

 

Chacune des huit zones identifiées proposera les 5 composantes identifiées, en l’occurrence des résidences hôtelières verticales (résidences touristiques), des résidences hôtelières horizontales (résidences touristiques sous forme de villages de vacances familiaux), les campings aux normes internationales, le résidentiel ainsi que l’animation, commerces et loisirs.

 

 

La formation : une vraie stratégie d’accompagnement

Pour accompagner la mise en oeuvre de la Vision 2010, le Maroc a mis en place une stratégie nationale de formation touristique (Plan de Développement Intégré), qui vise à affiner les besoins en ressources humaines et à garantir une bonne adéquation formation – emploi, l’objectif étant de former près de 72 000 personnes à horizon 2010.

 

Ainsi, entre 2001 et 2006, la capacité d’accueil dans les établissements de formation a été optimisée :

- Formation professionnelle : les efforts déployés ont permis un accroissement important du nombre de stagiaires : l’effectif des inscrits dans les établissements de formation professionnelle relevant du Département du Tourisme est passé de 2 660 au titre de l’année 2001-2002 à 4 033 en 2005-2006 soit un taux de croissance de 52%.

- Formation par apprentissage : ce mode de formation vient renforcer le dispositif de la formation initiale en s’appuyant sur les capacités formatives des petites et moyennes entreprises. Grâce aux aides de l’Etat, la formation par apprentissage a ainsi connu une évolution significative entre 2001 et 2006 et l’effectif des inscrits a été multiplié par 5 avec une moyenne annuelle de +38%.

- L’Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger : l’optimisation de la capacité d’accueil a permis une évolution des inscrits de 28% entre 2001 et 2006, et le nombre de lauréats a augmenté de 12 %.

 

 

Le transport aérien : la libéralisation du ciel marocain

Vision 2010 fixe des objectifs précis en matière de transport aérien : entre autres, le nombre de passagers aériens internationaux doit passer à 15,6 millions par an, le nombre des vols internationaux doit atteindre les 1.300 fréquences hebdomadaires et la proportion des vols point à point (vols directs d’une ville étrangère vers une ville marocaine sans escale dans une ville marocaine) doit s’élever à 60%.

 

En effet, conscient que le transport aérien est une composante fondamentale du développement économique et donc touristique, le Maroc a adopté ces dernières années une politique de libéralisation de ce secteur. L’effort d’ouverture des lignes à destination du Maroc s’est fait en tenant compte de l’évolution de l’offre touristique du Maroc et notamment des ouvertures de nouvelles capacités hôtelières.

 

Si le processus de réflexion et les négociations ont commencé dès 2001, ce n’est qu’à partir de 2004 que l’on assiste à la véritable mise en place du processus de libéralisation du transport aérien au Maroc. Deux évènements « historiques » finalisent vraiment ce processus :

 

- la signature en décembre 2006 de l’accord d’Open Sky avec l’Union Européenne. Cet accord, premier du genre négocié par le Maroc, a permis l'ouverture à la concurrence du transport aérien entre les deux parties.
Comme son nom l'indique, l'Open Sky Maroc-UE permet l'ouverture du ciel marocain et européen aux compagnies aériennes.
Pour les opérateurs étrangers, sur les 44 compagnies opérant des vols réguliers sur le Maroc en 2007, 22 compagnies ont fait leur entrée dans le ciel marocain depuis la libéralisation du secteur au début 2004.

- l’ouverture du ciel marocain à deux compagnies aériennes low cost (Atlas blue et Jet4you)

 

Sur le plan de la demande, le trafic aérien international n’a cessé d’augmenter pour passer de 5,2 millions de passagers en 2003 à 8,5 millions de passagers en 2006 soit +60 % en 3 ans. Avec 20 % de taux de croissance du trafic aérien global, le Maroc a enregistré en 2007, la plus forte croissance de trafic réalisée au niveau mondial.

 

Sur le plan de l’offre, l’offre internationale est de 850 vols par semaine à fin 2006 contre 560 vols par semaine en 2003 avec plus de destinations étrangères reliées directement (66 aéroports en 2006 contre 43 aéroports seulement en 2003).

Suite à un problème, la suite de la première partie se trouve sur ce lien: http://maroctouristique.canalblog.com/archives/2009/02/08/12436748.html

 


 



8 février 2009

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II. LES IMPACTS DU TOURISME SUR LA SOCIETE MAROCAINE


Introduction :  

 

Le tourisme occupe une place importante au cœur de beaucoup de  pays. Comme vu précédemment, son influence est omniprésente au cœur de l’économie nationale, mais les touristes sont aussi responsables d’un grand nombre de modifications percevables au sein de la société. En effet, l’arrivée de personnes extérieures au pays n’ayant pas la même culture ou des modes de vie différents joue un rôle essentiel sur l’évolution de la population locale.

Ainsi, au Maroc, ce phénomène est plus que perceptible. Quels sont les impacts du tourisme sur la société marocaine?

Nous verrons donc que l’arrivée massive du tourisme extérieur au Maroc a malheureusement eu des conséquences néfastes sur une partie de la population mais elle en a aussi fait bénéficier une autre de nombreux avantages.

 

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A) Les inconvénients de l’afflux touristique


L’arrivée massive de touristes au Maroc donne en partie lieu à des conséquences néfastes. La population marocaine est parfois victime du tourisme dans le sens où elle doit subir la construction de nombreuses infrastructures et ensembles immobiliers « sauvages » (exemple : bidonvilles) auxquels les populations doivent se contraindre. Le tourisme provoque aussi un bouleversement des mœurs de la société qui découle de la rencontre de cultures différentes parfois même contradictoires, et du comportement irrévérencieux adopté par un grand nombre de touristes.

 

1. la répercussion de la construction d’infrastructures touristiques sur la population marocaine

 

a) La désertification des campagnes

 

Le Maroc est devenu une destination touristique très prisée. Plus moderne, plus attrayant, il attire beaucoup de clients. L’arrivée progressive de milliers de touristes depuis la fin du XXème siècle a donc incité les responsables marocains, privés comme publics, faire le nécessaire pour accueillir cette nouvelle population. Ainsi, le pays a du agrandir ses villes principales (Agadir, Marrakech, Casablanca, Rabat…) et construire de nombreux complexes hôteliers et Riads. Cela a eu plusieurs répercutions sur la population urbaine. En effet, certaines habitations citadines ont été détruites au profit de la construction de complexes hôteliers mais aussi de centres commerciaux, parking, autoroutes… certes, une partie de la population a pu bénéficier de nouveaux logements, mais de nombreux marocains, souvent modestes, expulsés de leur résidence, se sont retrouvés amassés dans des bidonvilles. Aussi, l’exode rural que connaît le Maroc a lui aussi amplifier la population des bidonvilles (bien qu’actuellement, cette migration soit en baisse). En effet, la modernisation du pays et surtout des zones urbaines n’attirent pas que les touristes ; les ruraux eux aussi se précipitent vers ces villes. Pourquoi cet exode ? Parce que les paysans sont confrontés à de grandes difficultés de développement dans les campagnes en raison d’un accès très limité à l’eau, l’agriculture étant le seul moyen de développement dans ces régions et le manque d’eau ne permettant pas une bonne gestion des terres. Dans certains villages, la problématique de l’eau est même plus importante puisqu’elle n’est parfois pas accessible aux habitants les puits étant souvent situés loin des lieux de résidence (l’eau courante n’ayant pas sa place dans des villages si isolés).

 

INDICE

 

Excentrées, mal desservies tant au niveau routier (transports en communs, voies de circulation…) qu’au niveau de la télécommunication (internet…), les campagnes ne permettent pas aux ruraux de vivre décemment. Espérant trouver une vie meilleure, ces derniers migrent alors vers les villes qui se modernisent grâce aux infrastructures touristiques. La population rurale diminue augmentant ainsi la population urbaine.

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Tableau 1: Source: Haut Commissariat au Plan (HCP)

 

L’Etat marocain est bien conscient de ce problème et tente de mettre en place diverses stratégies pour le résoudre. Ainsi, depuis quelques années, une politique de lutte contre la désertification des campagnes a été mise en place, car une des solutions pour mettre fin à ce fléau serait que les populations rurales apprennent à se développer autrement, en restant dans leurs villages.

Mais trouver des solutions est une chose, les appliquer en est une autre. Ainsi, à la création d’infrastructures pour recevoir la population des bidonvilles s’ajoutent la construction de centres médicaux et éducatifs. Sans oublier que l’Etat doit aussi agir pour l’accueil des touristes. Se pose donc un problème financier mais aussi spatial, le territoire n’étant pas infini et la population grandissante.

 

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Photo 1: des bidonvilles au Maroc

 

L’agrandissement des zones urbaines empiètent donc sur les zones rurales, réduisant les espaces d’exploitation agricoles et obligeant alors les populations rurales à intégrer les villes. Le Maroc fait donc face à un véritable cercle vicieux. La population locale en empathie donc, surtout au niveau de l’intégration sociale et de l’accès au soin et à l’éducation. Le rapport de 2007 de l’Unicef est d’ailleurs alarmant sur ce sujet, avec au Maroc 5% des enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année.

 

Un autre point pose problème aux autorités: le partage des ressources en eau et en énergie. Déjà accablant dans les campagnes, l’eau n’étant pas assez présente comme dit précédemment, il s’agit aussi de la partager avec les infrastructures touristiques. Malheureusement, cette répartition est très inégale et ce sont les complexes hôteliers qui sont majoritairement avantagés. Par exemple les terrains de golf, assez nombreux, nécessitent un arrosage abondant et ces derniers sont parfois bien plus favorisés que la population nécessiteuse… Il en va de même pour les piscines des hôtels, des palaces et des riads. En effet, cela constitue un avantage touristique important pour le Maroc et ce n’est donc pas négligeable. L’eau est donc une denrée rare, couteuse et prisée de tous qui pose problème dans ce pays et même dans le monde entier.

 

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Photo 2: un golf au Maroc 

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Photo 3: grand hôtel marocain

 

 

                             b) l’inflation

L’arrivée des touristes a aussi favorisé une augmentation des prix. Leurs moyens financiers étant généralement plus élevés que ceux des locaux, les commerçants ont augmenté leurs prix au détriment de la population locale qui ne bénéficie pas des mêmes revenus. En effet, en France, le salaire net mensuel s’élève à environ 1500 euros alors qu’au Maroc il se situe à moins de 2000 dirhams soit environ 200 euros. L’écart est donc très important ce qui justifie la différence de moyens financiers et les difficultés d’adaptation des marocains à ces nouveaux prix. De plus, l’Indice du coût de la vie (ICV) des produits alimentaires a connu une hausse de 6,8 % en 2008, tirant l’inflation annuelle à un taux de 3,9%. En une année, le panier de la ménagère marocaine a subi une forte pression des prix…

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Mais le secteur le plus touché par l’inflation est sans doute celui de l’immobilier. En effet le prix de l’immobilier au Maroc a connu au cours des dernières années une hausse vertigineuse. La classe moyenne se plaint de cette envolée qui a un impact négatif sur son pouvoir d’achat.

Selon le promoteur immobilier Hicham Slimani : "Les prix sont chers, variant entre 10 000 dirhams et 20 000 dirhams le mètre carré, selon les quartiers des grandes villes", indique-t-il, soulignant que les prix sont "hors de portée des citoyens".

Abdessalam El Mesbahi, Secrétaire d'Etat chargé du Développement Territorial, indique que c’est la spéculation croissante que connaît ce secteur ainsi que l'augmentation du nombre des projets dans les domaines de l'habitat et du tourisme qui ont engendré cette hausse. Il explique que ce phénomène a entraîné une régression de l'offre par rapport à la demande.

Les Marocains attendent avec une grande impatience l’intervention de l’Etat pour créer un équilibre entre les revenus et les prix pratiqués. Salheddine Ibrahimi, directeur d'une école, explique qu'il travaille en vain depuis quatre ans pour acheter un appartement dans le centre de Rabat. "Mon revenu et mon épargne sont en dessous des prix pratiqués. Chaque année, les prix augmentent considérablement. J’ai décidé de rester locataire jusqu’à ce que l’Etat stoppe cette envolée anormale", affirme-t-il.

 

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Photo 4: Le douar Aïn Chbik de Meknès

L’arrivée massive des touristes qui a engendré une augmentation du coût de la vie est donc aussi à l’origine de ce bond des prix de l’immobilier notamment par le biais des constructions touristiques.

La société marocaine moyenne est donc profondément touchée par cela, ne pouvant plus bénéficier du logement et des denrées alimentaires qu’elle désire, ses revenus ne le lui permettant pas.

 

 

 

2. Des mœurs bouleversées

 

          a) L’immigration clandestine et la folklorisation de la société marocaine

 

L’arrivée massive des touristes au Maroc est en lien étroit avec l’influence de la mondialisation sur la société marocaine. Bien qu’ayant permis un certain nombre d’avancées positives pour le pays, ce phénomène a aussi eu quelques impacts négatifs.

En effet, cela a créé des tensions essentiellement religieuses, ethniques, politiques et culturelles dues aux disparités entre l’Occident et le monde arabe. Les réactions sont contrastées. On trouve d’un côté une attirance de la société marocaine pour la culture et le modèle occidental, en lequel ils voient un réel moyen d’épanouissement social. Ainsi, les marocains sont nombreux à vouloir l’approcher et cela se fait d’une part par l’émigration, d’où une augmentation du taux de l’émigration clandestine (fautes de moyens, ils ne peuvent rejoindre les côtes européennes que par l’illégalité). Les émigrants clandestins sont essentiellement des jeunes et des femmes à la recherche de plus de libertés et d’un avenir plus prometteur, ne pouvant pas tous accéder à l’Europe par le biais des études supérieures comme le fond une majorité d’étudiants marocains. Cependant, le pays enregistre une baisse de 65% de l’émigration clandestine grâce à un renforcement du contrôle aux frontières. Mais cette diminution de traduit pas forcément une baisse de la volonté des marocains à atteindre les côtes espagnoles…

 

D’autre part, le système culturel du Maroc tant de plus en plus à s’inspirer du modèle européen. Un phénomène de perte de la culture de base s’observe donc et cela est fortement critiqué par les islamistes du pays qui refusent l’impérialisme culturel de l’occident. Ce nouveau modèle pose aussi un problème pour la religion puisqu’il tend à la laïcité, très peu rependue au Maroc mais qui voit de plus en plus le jour.

 

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Photo 5: Coca-Cola traduit en langue arabe: symbole de l'américanisation

 

Enfin et malheureusement, certains touristes ne respectent pas la culture marocaine et imposent la leur. « Au mieux, l’autochtone s’adapte pour en tirer profit ; au pire, il est lui-même instrumentalisé par d’autres intérêts, comme ces  « peuplades indigènes » parquées, que l’on visite, appareil photo en bandoulière, comme l’on visite un zoo. » (Mohamed Rifki)

 

- Une érosion culturelle

Le tourisme associé à la marchandisation entraîne des transformations des cultures locales notamment des rituels religieux, des rites ethniques traditionnels, des manifestations coutumières et des festivals : ils sont souvent folklorisés.

Il en résulte une appartenance ethnique reconstruite, caractérisée par des changements de valeurs culturelles.

Les touristes désirent souvent retrouver des éléments reconnaissables de leur propre culture pour se sentir à la fois « chez soi » et « ailleurs » : la standardisation touche ainsi les équipements, les logements, la nourriture…

Les manifestations culturelles perdent aussi de leur authenticité lorsqu’elle s’adapte au goût et aux plaisirs momentanés des touristes: «la culture se réduit ainsi, pour beaucoup de touristes, aux chants et aux danses, au costume local et à l’artisanat, dans l’ignorance complète des idées, des valeurs, des systèmes de croyance ou des systèmes de parenté des peuples concernés. La culture indigène est ainsi dévaluée, les stéréotypes renforcés et perpétués.» (Survival internationale, 1999, Tourisme et peuples indigènes, un nouvel impérialisme)

 

- Un choc des cultures

Le tourisme entraîne souvent une rencontre entre des champs socioculturels très éloignés.

Ces limites, lorsqu’elles sont dépassées, peuvent entraîner des incompréhensions profondes, des intolérances, qui dégradent la relation interculturelle.

Des déséquilibres économiques peuvent aussi se manifester durant ces rencontres. Lorsque des locaux veulent imiter le style et le niveau de vie des étrangers qui viennent visiter leur territoire, les dépenses excessives peuvent mettre les familles dans des situations difficiles et les risques de tensions sociales s’amplifient. Certains comportements des touristes (habillement, consommation d’alcool), qui ne respectent pas les normes sociales, culturelles et religieuses du pays, peuvent créer des ressentiments chez certains locaux et provoquer des réactions hostiles (extrémisme).

 

 

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Photo 6: l'influence excessive de la mondialisation au Maroc

 

Toutefois, si la société marocaine, durant ces cinquante dernières années, a pu réussir le pari de conserver les éléments essentiels de son patrimoine, notamment dans le domaine de l’art et de la littérature, elle n'est malheureusement pas parvenue à faire de même pour le patrimoine matériel, surtout en matière d’architecture (par exemple, la reconstruction de la ville d’Agadir après le tremblement de terre de février 1960). Ces formes de richesse ont du souffrir d’actes de folklorisation, de démolition et de dégradation faute d’opérations fréquentes d'entretien et de restauration et à cause du manque d’une politique claire de conservation et de documentation.

Le patrimoine culturel marocain est donc en danger en raison du rythme accéléré de l’urbanisation, de la mondialisation et de l'unification des modèles culturelles sur les cultures nationales qui constituent une menace éminente.

 

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Il n’y a pas d’électricité à Bougraa mais presque chaque maison possède une télévision alimentée par une batterie. On les recharge chaque semaine. Le temps de chargement est de 48 heures, cela coûte 8 dirhams, soit environ 80 centimes d’euros.

 

           b) détérioration de la situation sociale

 

Malheureusement, avec l’arrivée des touristes et le bouleversement de la société, le Maroc est de plus en plus victime d’activités illicites.

Ainsi le trafic de drogues (cannabis) et le marché noir se développent massivement dans ce pays. Ils représentent même une source de revenus importante pour le Maroc, bien qu’illégale. Peut-être est-ce pour cela que le gouvernement ferme en grande partie les yeux sur ce phénomène ? En tout cas, les autorités semblent ne pas agir efficacement face à cela, comme le montre cette vidéo de l’émission Enquête Exclusive : http://www.dailymotion.com/video/x6r44w_enquete-exclusive-nador-maroc-le-de_news

Le Maroc a donc une économie souterraine développée, entretenue par la venue de touristes étrangers qui la convoitent et en tirent profit. Aussi, la drogue est à portée de mains des marocains et touchent malheureusement une grande partie de la jeunesse marocaine et des zones de grande pauvreté.

 

Mais le fléau le plus dramatique et le plus présent au Maroc reste le tourisme sexuel. De plus en plus dénoncé, cette forme de tourisme tend à se faire connaître du monde entier et des mesures pour le combattre voient enfin le jour.

Le tourisme sexuel touche principalement les mineurs et mêmes les très jeunes enfants, mais aussi les jeunes hommes et les jeunes femmes. L’homosexualité se développe dans ce pays qui est pourtant majoritairement musulman. Ce « commerce » se développe essentiellement dans les grandes villes (Marrakech, avenues et boîtes de nuit d’Agadir, Casablanca…) où l’on retrouve une part de misère importante (bidonvilles) car la cause principale de ce fléau est la pauvreté. Ces jeunes gens sont parfois enrôlés de force mais ils se portent souvent volontaires car gagner sa vie est si difficile pour les personnes en situation de précarité, que l’exercice de la prostitution, de la vente de drogues ou de travaux plus « honorables » tel que chauffeur de taxis, permettent d’acquérir des rémunérations plus intéressantes que dans le cadre d’un travail légal, « normal ». Bien que certains jeunes bradent leur corps dans le cadre de la prostitution pour 50 dirhams, d’autres sont parfois payés plus de 300. Atteindre les 2000 dirhams, c’est-a-dire le salaire minimum d’un marocain, est alors presque facile. Aussi, certains marocains de la classe moyenne touche à la prostitution pour arrondir leur fin de mois.

 

Les clients de ces jeunes sont majoritairement des étrangers, le tourisme favorisant donc le développement de ce « marché ». Le Maroc est parfois même appelé « paradis sexuel » tant il est facile de profiter de la prostitution et de l’exotisme, très recherché dans ce domaine, que le pays offre aisément.

 

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Toutes ces pratiques relevant malheureusement encore du tabou, il n’existe pas de chiffres exacts concernant ce commerce. Cependant, des reportages comme celui proposé ci-contre (Enquêtes Exclusives) permettent de se rendre compte de l’étendu du fléau.
http://www.babrio.com/la-pedophilie-au-maroc-enquete-exclusive,339.html

Bien que ce tourisme soit extrêmement développé, il n’existe pas de réseau de prostitution à ce jour. Certains touristes voyagent dans le but même d’assouvir leurs besoins charnels, tandis que d’autres se laissent tenter sur place. En effet, les proxénètes sont nombreux et tentent, sans embarras, de séduire les voyageurs (cf. le reportage)

Le tourisme sexuel au Maroc n’est pourtant pas une affaire ressente. Déjà, dans les années 1930-1940, Tanger était connue pour être une destination très prisée par la communauté Gay. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui fréquentaient la ville. Il faudra attendre les années 70-80 pour que ce phénomène prennent de l’ampleur. Ainsi Marrakech et Agadir sont devenus les destinations favorites des touristes sexuels français, allemands et scandinaves. La demande créant l’offre, c’est comme cela que certains jeunes ont commencé à se vendre volontairement. Durant les mêmes années, après l’éclatement de la guerre au Liban, une nouvelle « race » de touristes sexuels va s’intéresser au Maroc. Riches grâce au pétrole, les Moyen-orientaux affluent en masse essentiellement vers Casablanca où ils trouvent une offre généreuse de femmes jeunes, belles, arabes. Le même phénomène aura lieu dans les années 90 avec l’afflux de jeunes algériens mais il cessera en 1994, à la fermeture des frontières entre les deux pays. Cette date coïncide avec la fin de la guerre au Liban et la diminution du nombre de touristes arabes.

Entre temps, le Maroc a lancé son plan « Vision 2010 » ayant pour objectif d’atteindre 10 millions de touristes par an, ce qui implique donc en contre partie une plus grande affluence de touristes sexuels occidentaux. Aussi, le Tsunami en décembre 2004 ravagea la Thaïlande, les Philipines et le Sri Lanka, destinations en vogue au sein du tourisme sexuel, faisant alors du Maroc une destination très prisée.

Deux affaires touchant à ce fléau ont fait parler d’elles dans la presse mondiale. Il s’agit de l’affaire Philippe Servaty, journaliste belge, et celle d’un français. (cf. vidéo ci-dessus.)

 

De plus, près d’ 1/4 des prostitués n’exigent pas le port du préservatif. Ainsi, le sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) se propagent de plus en plus au Maroc, touchant toute la société marocaine. Un manque d’information au sujet de la contraception est majoritairement à l’origine de cette imprudence. Aussi, certains clients ne souhaitent pas se soumettre au port du préservatif et refusent alors les services des prostituées ou leur offre un supplément si elles acceptent de ne pas en utiliser… A ce sujet, l’étude du Ministère de la Santé marocain souligne que 36,6% des femmes acceptent d'avoir un rapport sexuel avec un client même sans préservatif et 46,3% sont consentantes à condition de recevoir une somme d'argent plus importante. Et pourtant, la majorité de ces femmes connaissent le sida. Au sujet de la connaissance d'IST, 85% n'ont aucune idée sur l'Hépatite virale et 51,4% ne connaissent pas la Syphilis.

L'étude indique qu'en cas d'IST, seulement 32,6% des travailleuses du sexe se rendent dans un centre de santé ou un hôpital. 17,1% de ces femmes préfèrent demander conseil dans des associations. Elles ne sont que 18% à décider d'arrêter toute activité sexuelle jusqu'à la disparition des symptômes.

 

A la question de savoir si l’utilisation correcte du préservatif est un moyen efficace pour empêcher le sida, 73,6% ont répondu favorablement. Mais un grand nombre de ces femmes ignorent encore les modes de transmission du VIH. Et pour preuve, 216 travailleuses du sexe pensent qu’elles peuvent être infectées par le VIH en partageant un repas avec une personne contaminée.

 

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Un grand nombre de solutions sont attendues et commencent à être mise en place aujourd’hui. Cela passe par une plus ample information par les médias sur le sujet, une sensibilisation des touristes et des associations telle que « Touche pas à mon enfant » ou AMDH (Association Marocaine des Droits de l’Homme). Elles jouent un rôle essentiel dans cette lutte contre le tourisme sexuel. Des manifestations de plus en plus fréquentes regroupant hommes, femmes et jeunes ont lieu aujourd’hui au Maroc, ce qui était encore inconcevable il y a quelques années.

 

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Photo 7: campagne publicitaire contre la prostitution des enfants

 

Enfin, les études de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) prouvent que le recours au travail des enfants est fréquent dans le secteur touristique, avec des conditions très précaires: emplois instables, salaires minimes, peu de formation…

Au Maroc, plus d’un million et demi d’enfants en âge d’être scolarisés sont privés de leurs droits à l’éducation. Mais des progrès ont été accomplis grâce à la mobilisation du gouvernement marocain. Quelques chiffres en témoignent: en 1998-1999, 73,5% des enfants étaient scolarisés ; ils étaient 84, 6% en 2000-2001 puis 92,17% en 2003-2004. Cependant, des résistances subsistent. Beaucoup de parents ne sont pas convaincus de l’utilité de scolariser leurs enfants, en particulier leurs filles. La plupart des enfants non scolarisés sont menacés d’exploitation économique, à travers les tâches qui leurs sont confiées dans l’artisanat, dans l’agriculture, dans des conditions qui ne sont pas toujours satisfaisantes pour leur santé et pour leur équilibre psychologique. On estime à plus de 600 000 le nombre d’enfants de moins de 15 ans qui travaillent. 80% d’entre eux vivent en milieu rural.

Le nouveau code du travail élève de 12 à 15 ans l’âge légal du travail : des sanctions menacent les employeurs qui ne s’y plient pas. L’Unicef développe des actions en milieu rural et urbain pour limiter le travail des enfants.

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Photo 8: la misère et le travail des enfants marocains

 

Le Maroc est donc un pays ou le tourisme a une influence considérable. L’arrivée massive de touriste est donc en grande partie responsable de la désertification des campagnes et de l’augmentation des prix, amenant un développement accru des bidonvilles où tentent de survivre une partie conséquente de la population marocaine qui n’a pas la possibilité de s’adapter à la vie moderne.

En découle un bouleversement de la société dont profitent les touristes développant ainsi le trafic de drogue, la petite criminalité et surtout le tourisme sexuel en lequel de nombreux marocains de tous niveaux sociaux trouvent un moyen de financement malheureusement non négligeable pour les plus miséreux.

Tourisme sexuel, folklorisation de la société, émigration clandestine… le tourisme semble avoir un impact néfaste sur la société marocaine. Heureusement, il est aussi à l’origine de nombreux avantages et avancées pour le pays qui sont loin d’être négligeables.

 

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B) Les avantages du tourisme externe sur la société marocaine

 

L’afflux de touristes a aussi permis au Maroc un réel essor économique et social. La population est plus active et le pays s’ouvre sur le monde grâce à une modernisation sociale rapide.

 

 

  1. L’indicateur de Développement Humain du Maroc

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes ; les statistiques du Maroc concernant la population ne font que progresser.

 

Ainsi, l’Indicateur de Développement Humain au Maroc était de 0,642 en 2004, selon le rapport national de développement humain de 2005 réalisé par le Haut-commissariat au plan en partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En 1975, il n’était que de 0.429. Par comparaison, en 2004, l’IDH de la France, pays développé, était de 0.952 et celui de la Somalie, pays sous-développé, d'environ 0.200

 

L'IDH, variant entre 0 et 1, est calculé par la moyenne de trois indices mesurant :

- La santé /longévité (mesurées par l'espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins essentiels tels que l'accès à  une alimentation saine, à l'eau potable, à  un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux.

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- Le niveau d'éducation. Il est mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation.

Au Maroc, en 2006, le taux d’analphabétisation était de 40%, il a donc reculé de 8% en 7 ans.

En 2006, le taux d’alphabétisation au Maroc était de 52%, en France de 99% et en Somalie de 25.8%.

 

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- Le niveau de vie, afin d'englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas pris en compte par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l'accès à la culture.

 

Ainsi, on observe que tous ces chiffres ont augmentés, résultant d’un IDH plus élevé.

L’arrivée de touristes au Maroc s’effectuant de plus en plus massivement depuis les années 90, est un des principaux facteurs de ces évolutions.

 

 

  1. Modernisation du système sociale

 

a) Le rôle important de la relance de l’emploi et de l’éducation

 

L’arrivée massive de touristes au Maroc a impliqué la construction de nombreux complexes hôteliers et autres lieux d’accueil. Il a donc fallu trouver un grand nombre d’employés pour satisfaire la demande touristique. Les universités se sont donc multipliées et ont ajouté à leur système éducatif des circuits de formation aux métiers du tourisme. Les centres de formation dans le même secteur se sont aussi multipliés.

 

Les familles marocaines scolarisent ainsi de plus en plus leurs enfants, afin de leur assurer un avenir sur. Aussi, la venue des touristes étrangers et la vue du niveau de vie et de la vie occidentale donnent envie aux marocains qui envisagent alors de grandes études pour pouvoir partir à l’étranger et réussir « à l’occidentale ». 

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Photo 9: des étudiants marocains

 

  La multiplication d’universités a été permise par la forte hausse de l’offre d’emplois que le pays a connu au lendemain du début de la vague touristique. En parallèle des emplois directs, c’est-à-dire les emplois directement liés au tourisme (exemples : métiers de la restauration, agences de voyages…) les emplois indirects (exemples : transports, métiers du bâtiment, commerce…) se sont eux aussi multipliés. Les marocains ont donc eu accès à des circuits d’études et à de nouveaux emplois ce qui a permis aux jeunes d’avoir une éducation scolaire poussée et la chance d’accéder à des métiers qualifiés.

 

Peut-on alors dire que le taux de pauvreté baisse actuellement au Maroc ? Les avis sont différents et même contradictoires. Certains disent que par la création d’emplois, la pauvreté diminue activement, mais d’autres soutiennent que le taux de pauvreté au Maroc augmente du fait que les hôtels sont nombreux à préférer employer des occidentaux car ils les jugent plus qualifiés. Ainsi, démunis, ceux qui ont échoué se retrouvent dans les bidonvilles, augmentant la misère des grandes villes marocaines. Il est cependant vrai que le système éducatif se diversifie et que l’offre d’emploi est plus importante.

« Selon une vaste enquête portant sur le développement au Maroc, le taux de pauvreté s’est sérieusement aggravé depuis 10 ans, malgré un léger refoulement en 2001. Plus de 5 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, parmi une population totale de plus de trente millions. Dans les campagnes, c’est une personne sur quatre qui est vulnérable. » (Lundi 3 juillet 2006 par Pierre Beaudet). « Le taux de pauvreté au Maroc a enregistré une baisse entre 1994 et 2004 passant ainsi de 16,5% à 14,2% et ce grâce à l'évolution générale des conditions de vie de la population.  

C’est ce qu’a annoncé mardi 4 octobre, le Haut commissaire au Plan, lors d'un point de presse donné, à Rabat, pour la présentation des principaux résultats démographiques et socio-économiques du recensement général de la population et de l'habitat (RGPH-2004).
Le Haut commissaire au Plan a précisé que cette baisse du taux de pauvreté a été plus accentué en milieu urbain qu'en milieu rural puisque ce taux, a-t-il dit, malgré son niveau relativement bas en milieu urbain, a perdu 2,5 points, contre seulement un point en milieu rural. Il a fait remarquer que selon ces premiers résultats, bien que le taux de pauvreté au Maroc ait connu cette baisse il demeure nécessaire d'accomplir plus d'effort pour contrecarrer le déficit en matière du développement humain. »
(Source : L'Economiste-MAP)

 

 

               b) la condition de la femme

 

L’arrivée de touristes occidentaux a permis aux marocains d’entrevoir une autre culture et une conception de la condition de la femme et de la famille différente. Ainsi, la place de la femme au sein du pays et de la famille évolue d’année en année, se rapprochant de plus en plus du modèle occidental, que les marocains côtoient au travers des touristes. C’est surtout en 2004 que la condition féminine a été bouleversée car Mohamed IV a réformé la Moudawana (lois qui dictent les règles du comportement des femmes). Ainsi, la polygamie est aujourd'hui soumise à des critères draconiens, la famille est placée sous la responsabilité du père et de la mère, le divorce est autorisé pour les deux sexes, les femmes ne sont plus obligées d'accepter un mariage qui ne découlerait pas d'un choix personnel. Ces réformes ont été fortement réclamées quelques années auparavant dans une pétition de l'Union pour l'Action Féminine qui a récolté, au grand étonnement de chacun, plus d'un million de signatures. Cette pétition a été condamnée par les islamistes qui accusaient les féministes d'être des "complices de l'Occident". Cette formulation montre bien l'influence de l'Europe sur la nouvelle condition de la femme au Maroc.

 

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Photo 10: des femmes actives marocaines

 

Par ces réformes, Mohamed IV a souhaité intégrer les femmes au développement du pays. "Comment espérer assurer progrès et prospérité à une société alors que ses femmes, qui en constituent la moitié, voient leurs droits bafoués et pâtissent d'injustice, de violence et de marginalisation, au mépris du droit à la dignité et à l'équité que leur confère notre sainte religion ?" (Extrait du discours du 10 octobre 2003 de Sa Majesté à l’ouverture de la session parlementaire). De fait, les jeunes filles sont de plus en plus scolarisées et les femmes prennent plus part à la vie active.  

 

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Elles sont donc de plus en plus libres, mais il faut encore pouvoir se donner les moyens d’appliquer réellement ces nouvelles réformes. Informer la population, et surtout les femmes de leurs nouveaux droits, intégrer ces changements dans les mœurs, créer des tribunaux spécialisés etc. … La liberté de la femme est en bonne voie mais elle demeure encore restreinte.

 

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Photo 11: des femmes marocaines "traditionnelles"

 

 

3) Le désenclavement des zones rurales

 

Le tourisme n’a pas touché que les littoraux et les grandes villes marocaines. L’arrière pays est aussi mis en valeur par les organisations marocaines, afin de montrer aux touristes le « vrai Maroc ».

 

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Photo 12: des touristes pratiquant le "trekking"

 

Grâce à des formes de tourisme comme le trekking ou le tourisme solidaire, les zones rurales font parties des circuits touristiques, ce qui permet de mettre en avant les traditions et les activités locales (parfois trop, comme vu précédemment) et d’en faire un nouvel atout de développement socio-économique. Les touristes et les autochtones, très hospitaliers, se rencontrent plus naturellement ce qui leur permet de créer des liens et de sortir les populations rurales de l’isolement.

 

Aussi, la restauration des monuments historiques a joué dans la mise en activité de l’arrière pays car les petits artisans peuvent ainsi faire étalage de leurs marchandises locales aux abords des sites touristiques.

  Tout cela a donc permis le désenclavement des zones rurales. Leur activité relancée, sur le plan touristique, a permis de freiner l’exode rural qu’observait le pays depuis quelques années. La venue de plus en plus importante de touristes dans les villages a favorisé une meilleure alimentation en eau et en énergie ainsi qu’un accès par des routes praticables. (De plus en plus de touristes recherchent la tranquillité et choisissent de quitter les grandes villes pour des villages plus retirés ou ils pourront par exemple construire des riads.)

  Cependant, les zones les plus retirées sont toujours victimes de leur isolement.

 

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Photo 13: un village excentré dans les monts Atlas

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Photo 14: un village isolé marocain

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La venue de touristes au Maroc a donc permis au pays de se développer. L’offre d’emplois plus importante, la multiplication des universités et des étudiants, les nouveaux débouchés scolaires, l’évolution de la condition de la femme et le désenclavement des zones rurales… Le tourisme a apporté de nombreux avantages qui ont permis au pays de se moderniser.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Conclusion : 

 

 

Le tourisme a donc eu des impacts contrastés sur la société marocaine.

A l’origine de grandes avancés comme la multiplication des emplois et des étudiants, la plus grande liberté des femmes ou encore le désenclavement des zones rurales, il est aussi responsable de la folklorisation des traditions locales, de la surpopulation des bidonvilles, du tourisme sexuel, du travail des enfants…

Pour lutter contre ces aspects négatifs du tourisme, le Maroc et ses pays partenaires devraient multiplier leurs efforts et créer plus d’associations humanitaires et de campagnes publicitaires afin de mieux sensibiliser les touristes et les populations locales. Une meilleure coopération entre les Etats à ce niveau là mais aussi au niveau juridique, permettrait au Maroc de faire du tourisme un facteur de développement social plus sain.

 

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