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SUITE DE LA PREMIERE PARTIE
Ainsi, Vision 2010 doit permettre au tourisme de jouer entièrement son rôle de moteur de développement économique du pays et ce plan a été en effet un accélérateur incontesté du développement économique du Maroc. Il suffit pour cela d’analyser le poids du tourisme dans l’économie du Maroc.
B- Le Poids du tourisme dans l’économie est primordial mais c’est une « industrie » fragile
1)- Le poids du tourisme dans l’économie marocaine est très fort
Le tourisme international est considéré par le gouvernement du Maroc comme une « importante industrie », et ce depuis les années 60.
D’abord, parce qu’il draine des devises et participe à l’équilibre de la balance des paiements, crée des emplois, améliore les revenus et génère des effets multiplicateurs sur le reste des secteurs de l’économie.
L’analyse des principaux indicateurs touristiques, des recettes liées au tourisme, de son impact sur l’emploi …confirment son poids déterminant dans l’économie marocaine.
Les trois principaux indicateurs touristiques
Ce sont le nombre d’arrivées aux postes frontières, le nombre de nuitées passées et la capacité d’hébergement (le nombre de lits disponibles).
Entre 2001 et 2007, le nombre d’arrivées aux postes frontières est passé de 4,4 millions de personnes à 7,4 millions, soit une augmentation 70 % ! On peut donc considérer que 7,4 millions de touristes sont venus visiter le Maroc en 2007, soit une progression moyenne de 9% par an.
Durant la même période, le nombre de nuitées dans les établissements classés par le ministère du tourisme marocain est passé de 12,7 millions à 16,9 millions soit une augmentation de 33 %.
Parallèlement le nombre de lits passait de 97 000 à 143 200, soit une augmentation de 47,6 %.
Il est important de souligner qu’entre 2001 et 2007, la croissance de ces indicateurs est constante chaque année. Aucun indicateur n’a baissé pendant ces 6 années de référence.
Ces chiffres sont intéressants à plus d’un
titre puisqu’ils confirment que le Maroc n’a en rien perdu de son pouvoir
d’attraction ces dernières années, que la politique volontariste du
gouvernement a porté ses fruits et que les investisseurs n’ont pas déserté.
Cela est confirmé par le taux d’occupation des chambres qui n’a pas varié
depuis 2001. Il est de plus ou moins 48 % depuis 2001, ce qui est un taux tout
à fait acceptable. En France, ce taux était de 60,4 % en 2006. Mais
Cependant, les disparités en termes de taux d’occupation sont très grandes. En 2007, seules 5 villes avaient des taux d’occupation supérieurs à la moyenne : Marrakech (67%), Agadir (66%), Casablanca (56%), Rabat (55%) et Tanger (49%). Mais cela est compréhensible puisque ces 5 villes cumulent à elles seules 65% du nombre de lits disponibles.
Et surtout, beaucoup de touristes qui viennent au Maroc sont en fait des Marocains qui résident à l’étranger (MRE), qui ne vont pas à l’hôtel mais qui sont plutôt accueillis dans leur famille, chez des amis, voire qui possèdent leur propre résidence. Sur les 7,4 millions de visiteurs en 2007, 3,4 millions étaient des MRE, soit presque la moitié (46%) alors qu’ils étaient plus de 48,6% en 2001.
Concernant l’origine
géographique des touristes en 2007 (hors MRE), le pays qui arrive en tête est la France (1,6
millions de visiteurs), suivi de l’Espagne (540 000), du Royaume-Uni (338 000)
et de
Les recettes du tourisme
Le tourisme constitue la première source de devises pour le pays devant les recettes de vente de phosphates et après les transferts des résidents marocains à l’étranger en 2007. Et en 2007, pour la première fois, les recettes du tourisme ont dépassé les recettes des MRE.
Ainsi, avec 29,2 milliards de Dirhams en 2001 (2,6 milliards d’€) et 58,7 milliards de Dirhams en 2007 (5,3 milliards d’€) on constate un doublement des recettes en l’espace de 6 ans, ce qui est exceptionnel.
Les recettes du tourisme participent à la croissance du PIB
Si l’on regarde le taux de croissance de l’industrie touristique depuis 2004, il a toujours été largement supérieur au taux de croissance du PIB du pays.
Surtout, le tourisme est l’un des premiers contributeurs à la formation du PIB du Maroc. Depuis 2004, il représente en moyenne 8,3% du PIB, ce qui est très significatif (rapport du montant des recettes / PIB). Le tourisme vient tout de suite après l’agriculture, mais il est beaucoup moins dépendant des facteurs climatiques. En 2007 par exemple, le FMI (Fonds Monétaire International) notait que le tourisme avait contribué à maintenir le niveau du PIB malgré la chute des ventes des produits agricoles.
Et si l’on se réfère à une période plus longue, à savoir de 2001 à 2007, la contribution directe au PIB dans les principaux marchés concurrents confère au Maroc un très bon rang. Si dans le monde, cette contribution a été de 4,8% sur la même période, celle-ci a atteint 9,7% au Maroc. Elle a été de 15,5% en Egypte, 12,2% en Turquie et de 4,3% en Tunisie, principal « concurrent » du Maroc.
Il est important de souligner que sans le plan Vision 2010, la contribution du tourisme au PIB n’aurait été que de 3,3% par an.
Les recettes du tourisme sont déterminantes dans la balance des paiements
On constate que le poids du tourisme dans les recettes de la balance de paiement se situe autour de 15 % et a tendance à croître au fil des années.
Surtout, le taux moyen de croissance des recettes du tourisme a été de 18 % en moyenne sur la période 2003/2007 alors que le taux moyen des recettes du Maroc n’était que de 14 %.
La Balance des paiements du tourisme est très largement excédentaire
Soit une progression moyenne sur la période de 19%. Durant la même période, la balance des paiements du Maroc, bien que toujours excédentaire, n’a progressé que de 4 % en moyenne annuelle.
Surtout, les recettes touristiques assurent au Maroc une entrée en devises substantielle qui lui permet de faire face au déficit chronique qui affecte la balance commerciale (déficit commercial de 56 milliards de Dirhams en 2006).
Le montant des investissements
On l’a vu, de nombreuses mesures ont été prises par le Gouvernement marocain pour rassurer les investisseurs. Ils ont au rendez-vous puisque les investissements extérieurs (Investissements Directs Etrangers) ont augmenté de manière très significative ces dernières années.
En 2006, à eux seuls, les secteurs touristique et immobilier ont enregistré une progression jamais atteinte avec des montants respectifs de 7.925,5 millions de DH et de 3.980,7 millions de DH. Ils n’étaient respectivement que de 186,5 millions de DH et de 574,6 millions de DH en 2000. Ces deux secteurs représentent la moitié (48%) des IDE reçus au Maroc en 2006. Et il faut préciser que le secteur touristique est aujourd’hui le premier vecteur d’investissement.
Ce sont principalement les Français qui investissent au Maroc suivis des Espagnols et des Belges / Luxembourgeois. Mais la plus forte progression des IDE vient des pays arabes et notamment du Koweït et des Emirats Arabes Unis. Quelques grands groupes opérant au Maroc : ACCOR (Europe) ; FADESA (Espagne) ; Globalia (Espagne) ; ReemInvestments (Emirats Arabes Unis) ; Sorouh Dubai International Properties (EAU) ; Emaar (Emirats Arabes Unis) ; Club Med (Europe) ; FRAM (France) ; SOMED (Maroc – EAU) ; CMKD (Koweït).
Le tourisme et l’emploi
Le tourisme est le premier créateur d’emplois. Toute nouvelle chambre supplémentaire crée un poste d’emploi direct et quatre autres liés à l’hébergement ou aux activités parallèles. Selon le Haut Commissariat au plan Marocain, le tourisme a une productivité supérieure à la moyenne marocaine. L’emploi direct généré par les activités touristiques est estimé à près de 407 000 emplois, dont près de 202 000 emplois salariés, soit à peu près la moitié de l’emploi total. Rapporté à la population active occupée, le tourisme contribue directement pour 4 % de l’emploi total. L’emploi direct et indirect induit par la demande finale touristique s’élèverait, en 2005, à plus de 690 000 emplois, soit l’équivalent de 6,8 % de l’emploi total.
Les recettes fiscales
Enfin, l’apport du secteur du tourisme s’avère important à travers sa contribution aux ressources fiscales. Au niveau de la fiscalité, les impôts directs et taxes générés par les activités touristiques sont estimés en 2005 à 10,1 milliards de dirhams. Ces ressources sont constituées essentiellement de la fiscalité indirecte qui a totalisé plus de 8,1 milliards de dirhams, soit 82 % du total. La fiscalité directe et indirecte du tourisme a rapporté aux caisses de l’Etat 11 milliards de dirhams.
Mais dans le contexte de ralentissement généralisé, d’importantes sources de revenus pour l’économie marocaine vont baisser. Le taux de croissance pour 2008 devrait subir une correction à la baisse pour se situer autour de 6,2 %. Selon les dernières estimations du Centre marocain de conjoncture, le taux ne sera sans doute que de 5,1%. Mais tous les indicateurs concernant le tourisme sont en pleine mutation et les années qui viennent risquent d’être difficiles. Si l’on compare les 10 premiers mois de l’année 2008 avec les 10 premiers mois de 2007, on constate :
- les recettes touristiques ont chuté de 1,5% même si on note une hausse de 6,3% des arrivées touristiques. Mais le profil des touristes au Maroc est en train de changer avec la crise. Il développe un profil de plus en plus « low cost » et les séjours sont de plus en plus courts
- - 2% pour le nombre de nuitées. Les Français, les Anglais et les Allemands, premiers touristes, ont déserté le Maroc. Seuls les Espagnols et les touristes nationaux ont permis au nombre de nuitées de ne pas baisser davantage.
- Baisse des IDE. Après l’euphorie de 2007, la baisse, à fin octobre est de 16,8%. Ce chiffre concerne tous les pans de l ‘économie marocaine mais cela va forcément impacter les investissements dans le tourisme. La baisse concerne notamment les capitaux arabes.
Les résultats attendus du plan Vision 2010 risquent donc d’être remis en cause, d’autant que le tourisme marocain est une « industrie » fragile.
2 – Mais l’industrie du tourisme n’est pas sans faiblesses
Malgré les bons résultats du tourisme en termes économiques (donc quantitatifs) et la réelle volonté politique, le tourisme marocain n’est pas sans faiblesses.
La principale fragilité du tourisme marocain réside dans le fait qu’il dépend presque exclusivement de la demande et des réalités extérieures au pays. Donc toute modification de la conjoncture économique mondiale a des conséquences sur le tourisme. Même si les autorités marocaines ont affirmé en janvier 2009 que “le secteur du tourisme reste stratégique et prioritaire”, que « tous les projets lancés » continuent et « qu’aucun investissement ne s’arrête », il faut craindre une baisse des indicateurs. D’autant que les résultats qualitatifs du tourisme marocain sont loin des ambitions affichées.
Mauvais classement du Maroc au niveau mondial
Début 2008, un document du Haut Commissariat au Plan marocain passait le secteur du tourisme à la loupe. Les résultats étaient surprenants : l’indice de performance du niveau de compétitivité du tourisme au Maroc établi par le Conseil Mondial du Tourisme (CMT) soulignait que le Maroc est globalement en retard.
11 pays comparables ont été étudiés par le CMT (Algérie, Croatie, Egypte, Espagne, Grèce, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie) et 6 indices ont été mesurés. Pour chaque indice figure le rang du Maroc :
· l’indice du « tourisme humain » (ratio du nombre de touristes à la population et mesure de l’impact économique du tourisme) : 3ème
· l’indice des infrastructures ( données sur les routes, le niveau sanitaire et l’accès à l’eau) : 7ème
· l’indice de l’environnement (densité de population, émissions de CO2, mise en oeuvre des accords internationaux) : 6ème
· l’indice technologique (le taux de diffusion des télécommunications)8
· l’indice des ressources humaines (niveau d’éducation) : 11ème
· l’indice d’ouverture (contraintes de visa, ouverture aux échanges, niveau des taxes sur les échanges…) : 11ème
· l’indice du développement social (indicateurs « sociaux » et indicateurs de diffusion des médias et d’Internet) : 11ème
La même année, c’est aussi le rapport sur la compétitivité du tourisme dans le monde publié par le World Economic Forum (WEF) qui pointe du doigt les piètres résultats du Maroc. Il n’arrive qu’en 67e position parmi 130 pays, loin derrière ses principaux concurrents à savoir la Tunisie (39e),la Turquie(54e) et l’Egypte (66e). Même le Qatar fait mieux que le Maroc en se plaçant en 37e position. Le Royaume a ainsi dégringolé de 10 places après s’être classé en 57e position en 2007
La lourdeur de l’Administration
Avant une analyse plus détaillée, il faut parler de l’Administration marocaine. Si le plan Vision 2010 n’a pas eu le succès escompté, beaucoup d’observateurs marocains pensent que cela est lié à l’existence de trop nombreuses structures administratives et professionnelles. Au plan étatique, on trouve bien sûr les ministères (notamment les Finances, l’Intérieur), le Haut Commissariat au Plan, puis l’ONMT (Office national marocain du tourisme),la FNT(Fédération nationale du Tourisme),la FNIH(Fédération nationale de l’industrie hôtelière),la FNAVM pour les agences de voyage, la Fédération des restaurateurs, la Fédération des accompagnateurs et guides de tourisme ; etc.
La liste n’est pas exhaustive. Mais, déjà, à ce stade, on se perd dans cette jungle de sigles trop compliqués pour évoquer les loisirs et le rêve touristique. Cela ne facilite pas la visibilité de ce secteur et cela suppose l’existence d’un réseau important pour communiquer de manière efficace. Ce qui ne semble pas être le cas en l’état actuel des choses, de l’avis même des professionnels. On comprend donc pourquoi le Maroc est mal classé concernant l’indice d’ouverture qui intègre dans ses critères le poids de l’administration.
L’offre touristique concentrée et peu diversifiée
L’offre touristique est spécialement concentrée et peu diversifiée. L’analyse de la distribution de la capacité d’accueil offerte révèle que moins de 10 villes concentrent près de 80% de la capacité totale. Si on regarde le nombre de lits offerts en 2007 qui était de 143 200, Marrakech (39550 lits), Agadir (27900 lits) et Casablanca (12650) représentent 56% de l’offre à elles seules. On voit donc que la forte concentration de la capacité d’hébergement se trouve sur le littoral et dans les villes impériales. C’est ce que l’on reproche aujourd’hui à Vision 2010, c’est d’avoir en effet trop privilégié le littoral.
Comme l’offre est peu diversifiée, il y a aussi un manque de diversification sur les marchés émetteurs qui sont toujours les mêmes :
La France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. A eux seuls, ces 7 marchés représentent 80% des flux touristiques. Les Français représentent, du fait des liens historiques, 40% de la clientèle ce qui est beaucoup trop important. Les Allemands se désintéressent du Maroc, et les Scandinaves, les Suisses et les Autrichiens viennent très peu au Maroc. Les Anglais viennent de moins en moins depuis que British Airways a supprimé ses lignes directes avec le Maroc. Sans compter que tous ces pays sont ceux qui sont le plus impactés par la crise financière.
La fièvre spéculative
Par ailleurs il semblerait que la spéculation ait pris le pas sur le « rêve » touristique. Pour certains, il urge de recadrer la Vision 2010 afin qu’elle soit d’abord touristique et non immobilière. Certains grands investisseurs internationaux (Orco, Fadesa, entre autres) cèdent à prix d’or des terrains acquis à prix symbolique dans le cadre des conventions signées avec le Maroc. Depuis 2004, à Tanger, par exemple, selon les notaires marocains, les prix des terrains ont été multipliés par trois ou quatre, et les logements ont facilement doublé. Les appartements neufs en centre-ville, qui valaient alors autour de 700 € le mètre carré, atteignent aujourd’hui 1 300 ou 1 400 €. Dans les villes les plus recherchées, comme Rabat, Marrakech ou Agadir, le prix moyen avoisine désormais 2 000 € le mètre carré et grimpe même à 2 500 € pour les quartiers les plus huppés.
Si, malgré cette envolée, les prix marocains semblent toujours attrayants surtout pour les Français, habitués à des tarifs bien plus élevés dans les grandes villes françaises, ils sont en revanche de plus en plus difficiles à supporter pour les Marocains eux-mêmes. Les premières victimes sont les ménages les plus modestes. Et la classe moyenne connaît, elle aussi, aujourd’hui dans ce pays des difficultés croissantes pour se loger.
Manque de ressources humaines
Un grave problème de ressources humaines est aussi montré du doigt dans le cadre de la réalisation des projets de Vision 2010. Il y a de fortes carences en ingénieurs, en cadres, en gestionnaires de projets… Or ce sont eux qui contrôlent les chantiers, font respecter les plannings, encadrent les équipes… Si l’encadrement est un problème, c’est en fait toute la filière de la formation qui est incriminée.
Les responsables du secteur de la formation, qui fournit le gros des troupes, dénoncent la non implication des professionnels du tourisme dans cette formation, ne serait-ce que pour exprimer leurs besoins avec précision. Une chose est sûre : il est évident que la formation est restée le parent pauvre de la Vision 2010. Les dispositions qui lui étaient consacrées n’ont pas été appliquées. L’accord prévoyait à cette échéance la formation de 72 000 personnes, ce chiffre étant le résultat d’une enquête de terrain pour identifier les besoins en ressources humaines. Et aujourd’hui, il manque cruellement de personnel.
Le gouvernement marocain certifie que le nombre de personnes formées est suffisant et il incrimine plutôt les professionnels qui n’offrent après ni salaire conséquent ni stabilité. Certains établissements n’offrent même pas le Smic à ces jeunes et les remplacent au bout de quelques mois. Résultat : les meilleurs d’entre eux vont à Dubaï ou en Espagne. Ainsi, l’ouverture à Saïdia de la station balnéaire phare du plan Azur a du être reportée d’un an, la livraison étant prévue maintenant pour l’été 2009. Les responsables de Fadesa, l’aménageur constructeur de la station incriminent en particulier les lenteurs administratives mais aussi l’absence de personnel. Un contrat programme a été signé au printemps 2008 entre l’Etat, les opérateurs du tourisme et les organismes de formation pour faire face aux besoins du secteur en ressources humaines et instaurer une charte déontologique pour l’emploi des jeunes.
L’e-tourisme à la traîne
Aujourd’hui, un touriste n’est plus un simple individu que les tour-opérateurs transportent et hébergent, mais un agent économique rationnel qui, avant d’opter pour un pays ou une destination, s’informe, prospecte et compare. C’est-à-dire qu’il est son propre agent de voyages. Ce phénomène a bien sûr été accéléré par Internet.
On l’a vu, l’indice d’ouverture du Maroc est mauvais. Or cet indice intègre aussi Internet car les agences de voyage marocaines peinent à se mettre à l’e-tourisme. Le gouvernement est montré du doigt car il n’a pas su favoriser l’e-business. En France par exemple, les réservations sur le Web représentent 40% du volume financier du e-commerce sur l’ensemble de l’Hexagone. Au Maroc, hormis les plus grandes agences, Internet est toujours une inconnue dans le secteur : seulement 25% des agences possèdent un site Internet. Et souvent, leurs sites ne respectent pas les aspects qui attirent les clients (mise à jour, proposition des offres, newsletters…). Et les causes en sont connues : taux de pénétration d’Internet encore faible, tarifs élevés, manque de confiance…On est loin des engagements d’ouverture de Vision 2010
Le tourisme marocain n’est pas « durable »
Enfin, le Maroc est très en retard pour tout ce qui concerne le développement durable. Les investissements réalisés jusque-là n’ont concerné que le cadre immédiat des stations et la Vision 2010 n’a pas réussi à placer le tourisme dans une démarche de développement durable. La réhabilitation des voiries du transport, les espaces verts, l’approche écologique… ont été jetés aux oubliettes. Conséquence aussi pour l’élément humain : les riverains notamment, réduits au rôle de témoins d’un changement. Ce sont deux faiblesses majeures du tourisme au Maroc mais que je laisserai mes amies évoquer plus longuement.
En résumé, le Maroc est en retard par rapport à la moyenne des pays pour tous les indicateurs sauf celui concernant le tourisme humain. Les importants déficits en matière de ressources humaines et les contraintes administratives (degré d’ouverture, etc.) pèsent sur la croissance de l’économie et constituent des facteurs limitatifs au développement touristique.
Mais malgré cela, la détermination de l’ensemble des intervenants reste intacte. Car le Maroc doit maintenir ses efforts.
C- Le Maroc doit maintenir ses efforts s’il veut que le tourisme continue d’être le moteur de l’économie
Le Maroc n’a pas vraiment les moyens aujourd’hui de renoncer à la manne que représente le tourisme. Si le développement durable est l’objectif prioritaire des prochaines années, il y a des opportunités qu’il doit absolument saisir. Et surtout, il ne doit pas échouer dans le grand virage qu’il a pris, à savoir le tourisme rural ou écotourisme
1) - D’importantes opportunités sont à saisir
L’engagement de l’Etat : Le plan Cap 2009
En 2007, le Haut Commissariat au Plan a présenté dans le cadre de ses études « Prospective Maroc 2030 » une étude intitulée : « Tourisme 2030 - Quelles ambitions pour le Maroc ? »
Mais il était urgent de réagir face à la crise. Son impact étant limité sur les secteurs financier et bancaire marocains, les autorités ont débloqué des fonds pour maintenir les financements nécessaires aux projets touristiques et attirer encore les investissements.
Un plan anticipé anti-crise «Cap 2009» a été élaboré. Il est accompagné d’une enveloppe de 100 MDH. Ce plan est basé sur six axes principaux :
- attirer davantage de touristes étrangers à travers la diversification de l'offre et le ciblage de certains marchés (Europe de l'Est, Russie, Golfe),
- créer une unité relevant de l'ONMT chargée de faire le marketing du tourisme des congrès et de renforcer le marketing via Internet. Cela est d’autant plus important qu’on a signalé plus haut à quel point le Maroc était en retard sur Internet,
- organiser des campagnes de promotion visant la communauté marocaine établie à l'étranger,
- ouvrir de nouvelles lignes aériennes,
- renforcer les autres destinations touristiques,
- exonérer les charters de certaines taxations.
C’est une opportunité pour les professionnels du tourisme qui peuvent toujours compter sur les ressources publiques. Mais il y des actions prioritaires à mener et des secteurs particuliers à développer
Le tourisme d’affaire.
Début décembre 2008, le Maroc a été primé meilleure destination internationale du voyage d’affaires à Paris. C’est une forme de tourisme qu’il faut encore développer. La ville la mieux équipée aujourd’hui est Casablanca mais il y a beaucoup à gagner dans ce secteur. Ce tourisme peut être encore renforcé à Rabat, Marrakech et Agadir.
Les nouveaux marchés.
C’est un des objectifs de Cap 2009 mais il était temps que le Maroc aille chercher des clients ailleurs. Les études menées par le Maroc se sont toujours beaucoup intéressées aux 80% de sa clientèle, à savoir les Européens. Mais avec la crise, il faut aller chercher là où se trouvent les nouvelles richesses. Mais attention car la concurrence est extrêmement dure. Donc il faut bien connaître et cibler la clientèle que l’on veut rechercher pour satisfaire ses attentes.
Le tourisme sportif.
Cette forme de tourisme a été un peu développée ces dernières années mais il y a encore énormément à faire car il y a une très grande attente. Aujourd’hui, les sportifs peuvent faire du ski à Ifrane et de l’alpinisme à Azilal mais les structures sont assez modestes. Pourtant, il faut rappeler que les montagnes occupent 1/3 du territoire marocain.
Il faut aujourd’hui développer d’autres formes de tourisme sportif. Il y a des attentes concernant les sports nautiques Les professionnels ont réagi puisque le surf va se développer à Sidi Ifni et la plongée sous-marine à Al Hoceima, avec des infrastructures importantes. S’agissant des sports aéronautiques, le Maroc regorge de sites particulièrement propices pour leur pratique. En 2009, est prévu de développer le parapente à Tiznit et Al Haouz (Agargour) et la planche à voile à Ouarzazate. Un autre produit qui sera mis en avant est celui de la pêche touristique à Laâyoune., tandis que le sport d’escalade sera initié à Ouarzazate. Quant à la randonnée équestre et pédestre, elle existe mais l’offre doit absolument être améliorée dans les années à venir.
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La réussite dans ce type de tourisme dit « de niche » est très importante. En effet, cela permet de valoriser et d’enrichir certains endroits méconnus et cela aura forcément des retombées sociales et économiques pour les populations locales. Malgré le nombre limité des arrivées dans ces créneaux du tourisme de niche, on constate que la durée de séjour est beaucoup plus longue que pour le tourisme classique. Mais surtout, cela va permettre à beaucoup de régions de créer des emplois durables même si c’est en petit nombre.
Le tourisme balnéaire.
Il faut ajouter que le touriste veut de plus en plus « bronzer intelligent » et en particulier profiter de ses vacances pour faire du sport. C’est une opportunité aussi pour le tourisme balnéaire qui est le tourisme classique par excellence. Le tourisme balnéaire ne peut plus être seulement une destination pour les baigneurs mais elle doit l’être aussi pour les sportifs (ski nautique, plongée…). Il mérite une attention particulière par le développement de clubs sportifs dans toutes les stations balnéaires comme Agadir, Essaouira, El Jadida ou Tanger.
Agadir, premiere station balneaire marocaine
Selon L’office National Marocain du Tourisme, en 2008, 5% de touristes ont déclaré venir au Maroc pour faire du sport. Ce chiffre peut être encore amélioré.
Le tourisme des retraités.
Avec l’augmentation de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes de plus de 60 ans vont voyager. C’est une génération qui dispose encore de moyens suffisants. Or le Maroc ne reçoit pas beaucoup de retraités. Selon L’office national du Tourisme marocain, les retraités représentent – de 11% des touristes. Il y a donc une opportunité à saisir pour cette clientèle.
Beaucoup d’enquêtes statistiques ont montré que les pratiques touristiques des seniors se rapprochaient de plus en plus de celles des plus jeunes. De plus, c’est une clientèle moins saisonnière, plus fidèle et assez exigeante. Surtout, c’est un type de tourisme particulier qu’il faut offrir à cette clientèle et le Maroc a des atouts. Traditionnellement, on évoque pour les seniors les croisières et le thermalisme. Pour ce dernier, c’est ce qu’on appelle le tourisme de cure et le Maroc a des stations thermales intéressantes mais dont il faudrait développer les équipements (Sidi Hrazem, Merzouga…) Mais attention, les retraités apparaissent de plus en plus au cœur des nouvelles tendances dans les façons de voyager et dans les attentes dominantes : l’attrait pour le « terroir » et les cultures locales, le tourisme patrimonial. Ils ont une forte demande de prestations personnalisées et attachent beaucoup d’importance à l’accueil, à la sécurité, au confort… Le Maroc a tous les atouts pour encore plus développer son tourisme culturel grâce à cette nouvelle cible.
Le tourisme interne.
Dans l’étude « Tourisme 2030 » le Haut Commissariat au Plan reconnaît que la demande touristique nationale n’est que très partiellement appréhendée. Et faute de statistiques, il n’est pas possible de ventiler les nuitées du tourisme intérieur par type de tourisme. Globalement, le nombre de nuitées réalisées par les touristes domestiques n’aurait augmenté que de 2,2% par an entre 1978 et 1994 et représenteraient 20% des nuitées. Mais à travers Cap 2009, on voit bien que la volonté politique de développer le tourisme interne reste très forte.
Le plan Biladi est encore trop récent pour voir les retombées exactes même si les premiers chiffres de 2008 sont rassurants. Mais il y a encore beaucoup à faire. Le tourisme interne représente une niche de développement de plus en plus nette en raison de l’évolution de la société marocaine qui intègre de plus en plus la notion de loisirs et de vacances. Par conséquent, c’est un des objectifs réaffirmé de Cap 2009 et non des moindres, stimuler la demande du tourisme national à travers des offres et packages mieux adaptés (hôtellerie, aérien, loisirs...).
Désormais, le touriste national est un client à part entière avec ses spécificités et ses exigences. Les professionnels et institutionnels l’ont bien compris et misent beaucoup sur cette niche pour augmenter les recettes. À cet effet, le gouvernement a mis la main à la poche en octroyant une enveloppe de 50 millions de DH, au titre de la loi de Finances 2009. Cette enveloppe doit servir à renforcer l’accès par le touriste national à différentes structures d’hébergement à des prix compétitifs et à travers un circuit de distribution innovant, intégrant notamment des offres combinées transport-logement. Et par la suite, à mettre à sa disposition des formules hébergement/loisirs, adaptées à chaque segment de la population (campings, résidences touristiques, village de vacances de familles). Une vaste opération de promotion sera lancée pour doper l’offre interne grâce à cette enveloppe budgétaire.
Les MRE.
Il est très important en effet que les institutions et les professionnels se préoccupent de cette clientèle. On l’a vu, les Marocains résidents à l’Etranger représentent presque la moitié des touristes. Mais leur part est passée de 48,6% en 2001 à 45,6% en 2007 et le taux de progression des MRE est bien inférieur à celui des internationaux sur la période 2004/2007 : + 16% par an en moyenne pour les internationaux contre 7,5% pour les MRE.
De ce fait selon les professionnels, « l’erreur est de considérer que la clientèle MRE est acquise ». Mis à part les émigrés de 1re et 2e générations qui viennent régulièrement au Maroc pendant les vacances, ceux des 3e et 4e générations sont généralement des Européens à part entière. « Contrairement aux idées préconçues, ce n’est plus une clientèle acquise. Ils sont séduits et sollicités par les tour-opérateurs autant que les touristes étrangers », explique un responsable au département du Tourisme. Et d’ajouter que les nouvelles générations de MRE ont soif de découvrir le monde et sont traquées au même titre que les Européens de souche. Elles cèdent facilement aux offres de séjours à prix concurrentiel en Egypte, Tunisie, Espagne, Portugal, Turquie... Pour preuves, le matraquage publicitaire et les rabais offerts tout au long de l’année 2008 dans les principales villes européennes. La nouvelle vision consiste à considérer les touristes MRE comme étant une nouvelle génération de touristes. D’où l’effort de les séduire constamment par des packages adaptés à prix avantageux. Car ils sont exigeants au même titre que la clientèle européenne, sinon plus.
Voici les pistes où les attentes des professionnels et des touristes sont grandes. Mais le principal virage que prend le tourisme marocain est celui de l’écotourisme, car les enjeux ne sont pas seulement économiques mais de société.
2) – Le grand virage du tourisme local a été décidé
Tourisme équitable, durable, de proximité, intégré, apprivoisé, éthique, alternatif, solidaire… les appellations pullulent, mais toutes renvoient, selon des modalités diverses, à la responsabilité du tourisme international dans le bien-être des populations marocaines visitées.
Le plan Niches et rural, adopté dans le cadre de Vision 2010, met l’accent sur la valorisation et le développement des ressources humaines et naturelles des régions rurales. Il faut attirer les touristes vers les différents territoires de l’arrière-pays et organiser l’offre touristique d’après un territoire bien défini.
L’écotourisme aurait pu figurer dans les paragraphes précédents sur la volonté politique et sur les faiblesses du tourisme. Nous avons souhaité lui consacrer un développement particulier car c’est véritablement l’enjeu majeur pour les années à venir, avec le développement durable. En effet, les autorités ne se sont pas jusqu'à présent focalisées suffisamment sur les produits à retombées locales. Il faut faire davantage participer les populations locales et rurales aux fruits du tourisme.
Le Maroc a toutes les ressources nécessaires pour réussir dans ce domaine.
Un enjeu économique et social pour le Maroc
50 % des touristes qui visitent le Maroc circulent en zones rurales durant leur séjour, mais ils ne font que transiter entre les grands centres urbains et ils s'arrêtent pour, tout au plus, prendre une photo ou un verre de thé. Ces chiffres élevés montrent toute l’importance que peut revêtir le tourisme rural si chaque touriste dépensait réellement une somme conséquente lors de ces séjours et excursions en zone rurale. Selon une étude de l’Organisation Mondiale du Tourisme de 2002, il faut réellement évaluer à 5 % des touristes le potentiel pour le tourisme rural au Maroc. Soit rapporté aux chiffres de 2008, 400 000 personnes.
Conscientes des enjeux et des retombées économiques, les autorités marocaines n’ont vraiment fixé le tourisme rural comme priorité nationale qu’à partir de 2007. D’autant que le lancement de cette forme de tourisme se justifie totalement pour trois raisons principales :
· le tourisme marocain a besoin de diversifier son offre pour rester compétitif dans le contexte international ultra concurrentiel,
· il existe une demande forte de ce type de tourisme de la part à la fois des étrangers et des nationaux, et cette demande ira croissante,
· c’est l’une des principales composantes au rééquilibrage économique et social entre la ville et la campagne, entre des régions agricoles « riches » et des régions agricoles « pauvres ».
Et ce sont donc les objectifs que se sont fixées les politiques :
· stimuler le renouveau économique dans les zones éloignées
· encourager les Marocains expatriés à visiter et à investir dans leur pays d'origine
· repositionner l'image du pays par la promotion d'un produit alternatif capable de le différencier par rapport à la concurrence. Sans compter la création d’emplois.
Sans aucun doute, cela sert aussi à renforcer les opportunités pour les habitants des zones rurales afin de les dissuader d'émigrer, soit à l’étranger soit vers les grandes villes ou les stations balnéaires. C’est un des outils privilégiés de l’Etat pour lutter contre l’exode rural.
Et tous les aménagements et investissements de l’Etat ne bénéficient pas qu’aux seuls touristes. Ils contribuent à améliorer les conditions sociales et économiques des habitants.
Et aux yeux des Marocains, la réhabilitation de leur « pays » est une source de revenus mais aussi de fierté et de reconnaissance.
On constate en effet une certaine stabilisation des jeunes dans les contrées, attirés par le domaine touristique offrant des activités rémunératrices et attrayantes.
Surtout, il est impossible de nier que les populations rurales ont pris conscience de leur rôle économique national. Et ce type de tourisme s'est révélé être un véritable moteur économique des régions de montagne, Grâce aux efforts entrepris, aujourd’hui, ce sont environ 150 000 personnes qui pratiquent ce type de tourisme. Mais compte tenu du potentiel, les efforts à faire sont encore importants.
Les outils pour un meilleur partage
Le plan Vision 2010 prévoit la division du pays en régions d’après leurs spécificités régionales et naturelles. Le ministère du Tourisme a créé en 2003 le concept du pays d’accueil touristique (PAT), concept à partir duquel doit se développer le tourisme rural.
Une série de "Pays d'accueil touristique" a été sélectionnée au sein du Royaume. Ils sont au nombre de 9 : Azilal, Chefchaouen, Ifrane, Imouzzar-Ida Outanane, Errachidia, Ouarzazate, Zagora, Al Hoceima et Taza.
Pour chacun des PAT identifié, le plan prévoit des composantes en rapport avec l'accueil et l'information, l'hébergement, l'animation, les circuits touristiques, l'environnement ou encore les produits de terroir. La statégie essentielle a consisté tout d’abord à équiper les villages de routes menant aux auberges, de l'électricité, de l'eau potable et de réseaux d'assainissement.
Les aménagements pour Chefchaouen, Ifrane et Imouzzar-Ida Outanane sont réalisés aujourd’hui à 80%. Trois conventions de partenariat ont été signées en avril 2008 portant sur les PAT "Désert et Oasis" d'Errachidia, de Ouarzazate et de Zagora pour la réalisation de plusieurs projets de restructuration et de développement de l'activité touristique avec une enveloppe budgétaire de plus de 120 millions de dirhams sur une durée de quatre ans.
L’un des outils privilégiés est la construction d’auberges rurales dans des villages isolés, où des projets d'implantation de vingt nouvelles auberges existent. Neuf de ces gîtes ruraux, à Taroudant, Tiznit, Ouarzazate, Haouz, Tata, Chtouka ait Baha, Rachidia et Zagora, ont déjà commencé à accueillir des visiteurs. L’Etat aide les propriétaires en finançant les travaux et en assurant leur formation.
Ainsi, le Maroc a vécu toutes les étapes des différents types de tourisme : en passant par le tourisme de plaisance au tourisme de masse, en arrivant actuellement au tourisme solidaire et durable. Un enjeu considérable.
Conclusion :
Au Maroc, il est incontestable que le tourisme est l’objet d'un intérêt intense et continu eu égard à son caractère déterminant pour l’économie. La recherche de parades aux crises traversées par le secteur a permis d'asseoir
la Vision
2010 sur des bases solides et pérennes. Les autorités marocaines réfléchissent à la nouvelle offre touristique qui doit intégrer toutes les nouvelles composantes liées à la mondialisation des échanges. À l’horizon 2015, le souhait du Maroc est de rester positionné sur un tourisme traditionnel du littoral et des villes historiques, tout en réussissant le développement du tourisme durable et du tourisme de connaissance. Mais il faut impérativement que la croissance économique ne soit pas le seul moteur des politiques du Royaume. En effet, les conséquences induites par la seule recherche du profit économique peuvent être lourdes, notamment en ce qui concerne l’influence du tourisme sur les populations et sur les grands équilibres écologiques.