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Maroc & Tourisme
8 février 2009

III. LES IMPACTS DU TOURISME SUR L'ENVIRONNEMENT MAROCAIN

III. LES IMPACTS DU TOURISME SUR L'ENVIRONNEMENT MAROCAIN

Introduction :

Le Maroc, nouvelle destination en vogue de ces dernières années, se développe touristiquement alors à l’aide de son paysage paradisiaque, son climat tropical, et ses littoraux …

Mais, l’influence du tourisme sur l’environnement marocain n’est pas que favorable. En effet, la prolifération de cette activité entraine certains inconvénients.

En étudiant comment le Maroc réagit face au nouveau défit planétaire, à savoir préserver notre environnement, s’intéresser au manque d’eau ainsi qu’à la pollution urbaine qu’engendre le tourisme permettra de mieux comprendre pourquoi le pays reste sous développé.

I.                   L’eau, un véritable problème quotidien.

a-     Un manque provenant des problèmes de gestion de l’eau

L'eau est une ressource naturelle théoriquement inépuisable, de ce fait, elle a été considérée comme telle pendant de nombreuses années, par les pays du nord. Aujourd'hui, cette ressource vient à manquer dans un nombre croissant de régions, y compris dans les pays du Nord, pour diverses raisons. Une prise de conscience voit donc le jour qui conduit les hommes à faire un peu plus attention et à se doter de mesures de préservation. Mais ceci n'empêche pas l'inquiétude de certains face à ce problème de pénurie.

Le Maroc souffre d’un manque d’eau depuis maintenant plusieurs années, en effet comme l’Egypte, Chypre et

la Syrie

, le pays est considéré comme pauvre en eau, avec une ressource comprise entre 500 et

1000 m

/an/habitant. Seulement 18% de la population rurale possède un raccordement à l’eau potable du réseau publique (contre 83% en milieu urbain), 42% s’approvisionnent à l’eau d’un puit, et 11% à une borne-fontaine. (Rapport PNUD Maroc, 2005). Selon le magazine « Maroc hebdo » l’agriculture absorbe plus de 80% des eaux mobilisées et 60% de cette eau est gaspillée. En d’autre terme, 48% de l’eau potable au Maroc est utilisée et gaspillée par le secteur agricole. Et cette tendance tend vers la hausse car en 2020 l’agriculture devrait représenter environ 76% de l’usage de l’eau. Le Maroc vient de connaître plus de dix années de sécheresse, et les sources dans lesquelles les habitants des douars (villages du Maghreb) isolés puisaient de l’eau sont parfois taries. Des cycles de sécheresse du pays variant entre un et cinq ans ont été observés. Selon les spécialistes, les sécheresses annuelles se présentent une fois tous les 10 ans ; les sécheresses de longue durée (5 ans) ont une période de retour de 360 ans. Le pays se confronte alors à de nombreux problèmes car le bilan hydrique devient déficitaire dans pratiquement tous les bassins versants du pays. Plusieurs des nappes phréatiques du Maroc furent surexploitées lors de ces deux dernières décennies en particulier celles de Souss, du Haouz, de la zone littorale Rabat-Safi, de Saiss …

2020, 2025 seraient des années où les besoins en eau du Maroc dépasseraient les ressources disponibles d’eaux mobilisables : le pays rentrerait alors dans une autre étape de son histoire dans un contexte de pénurie d’eau. Ce qui pourrait entrainer un débat sans fin pour savoir comment se ferrait la nouvelle répartition de l’eau (agriculture, complexes immobiliers, population locale …) Le pays commence alors à réagir, c’est ainsi que d’importants efforts ont été déployés par les pouvoirs publiques pour l’amélioration du service de l’eau potable au cours de la décennie 80 à la veille de laquelle la majorité des grandes villes connaissaient des déficits dans leur approvisionnement. En effet, le nombre de centres d’intervention de l’Office est passé de 85 en 1981 à 210 en 1992, soit un nombre multiplié par environ 2,5 en 11 ans.

L’Union Européenne se lance un nouveau défit, protéger notre planète. C’est ainsi que le Maroc est pris sous sa tutelle. En effet, entre 1996 et 2006, ce dernier a reçu plus de 1,6 milliard d’euros (17 milliards de DH environ) de la part de l’Union Européenne (premier donneur d’aide au Maroc à 78%) répartis entre le financement de projets traditionnels et des aides budgétaires. Ces projets, concernant, entre autres, l’amélioration de la qualité de l’eau potable et la gestion des déchets solides, appuient les grandes réformes et rénovent la compétitivité des entreprises. La gestion déléguée de l’environnement fera l’objet d’un 1er jumelage avec l’Allemagne à travers une politique de voisinage. « En 2008, nous mettrons en place des chantiers pour aborder les énergies renouvelables », affirme Bruno Dethomas, ambassadeur de l’UE. « La dépollution de

la Méditerranée

sera notre principale préoccupation », ajoute ce dernier. Le Maroc, malgré des déficits sociaux, a entrepris des réformes dans ce sens. Selon une étude réalisée par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, les grands projets liés à l’environnement vont en plus créer des emplois. Ainsi que l’indique Mohamed El Yazghi, ministre de tutelle,67% des emplois créés sont dans l’environnement et 14% dans les énergies renouvelables. Près de 4.700 emplois ont été créés en 2006, annonce le ministre.

Nicolas Sarkozy et Sa majesté Mohammed VI

Cependant, le Maroc souffre d’un problème, indépendamment de la volonté du gouvernement, à savoir son climat (semi-aride à aride) avec de grandes disparités en matière de pluviométrie entre Nord (600-

800 mm

/ an) et Sud (200-

400 mm

/ an). Il ne pleut environ qu’environ 70 jours au nord et 30 jours au sud.

Le Maroc devrait alors pouvoir envisager de nouvelles solutions face à ce problème de répartition de l’eau, soutenu par ses principaux pays partenaires d’échanges. Mais d’autres problèmes surviennent alors. Comme vu précédemment, le Maroc fait valoir les activités touristiques afin d’attiser la curiosité des touristes. Complexes hôteliers de tous genres, n’importe où et ouvert à n’importe quelles saisons augmente la capacité du Maroc à se développer et à devenir un des pays les plus visités.

b) Usage et gaspillage de ressources rares.

Le tourisme exerce une pression croissante sur les ressources en eau des pays méditerranéens. Hors période de vacances 150 millions de personnes vivent sur le littoral méditerranéen. En juillet et août, la fréquentation augmente très nettement pour atteindre 250 millions de touristes, faisant alors de la méditerranéen la première région touristique du monde. Cet afflux constitue une source de revenus conséquente pour les payes concernés, mais cela entraine de fortes dégradation du paysage, de l’environnement, et les surexploitations des ressources en eau devient alors alarmantes. Les touristes arrivent en été, au moment où l’eau se fait rare étant donné les températures (pouvant oscillées entre 25 et

40°C

selon les régions). L’augmentation conjointe de la population locale et de la fréquentation touristique à venir ne rassure pas les spécialistes de la question qui craignent des conflits d’usage. Si la demande en eau est stabilisée, voir en baisse sur une partie de la rive nord méditerranéenne , elle devrait doubler en vingt ans en Turquie, en Syrie, en Libye, en Algérie et au Maroc, il faut savoir que le potentiel des ressources exploitables en eau était, au Maroc, de

2 560 m3

  par habitant en 1960, pour atteindre 900m3 48 ans après soit une perte de

1660 m3

/ an / habitant, et est prévu à

745 m3

en 2020. Actuellement le volume disponible est déjà de 30% inférieur à la norme internationale en dessous de laquelle un pays est considéré en situation de « stress hydrique ». 50% des sources d’eau au Maroc se sont épuisées au cours des cinquante dernières années, les zones humides restantes se trouvent dans un état de pollution grave. En effet, d’après une étude du Reader’s Digest, sur 141 pays comparés sur la qualité de leurs eaux, le Maroc se classe tristement à la 141ème place.

Ce graphique illustre bien les problèmes que le Maroc peut rencontrer lorsque 100 millions de touristes arrivent en plus. Les précipitations basses d’été (environ 3,5 mm/mois) et la forte chaleur entraine une demande excessive en eau. Un touriste consomme en moyenne

300 litres

d’eau par jour, soit le double des populations locales (la consommation d’eau peut aller jusqu’à

880 litres

d’eau par jour pour le tourisme de luxe !). Cependant, la modernisation des réseaux de distribution, où les fuites entraînent le gaspillage de 30% à 40% de l’eau, est encouragée financièrement par l’Etat. Les eaux issues de 45 des 75 stations de traitement du pays sont réutilisées pour l’arrosage des terrains de golf et des jardins ou la recharge des nappes souterraines. Mais, dans un contexte de forte concurrence, les requêtes des associations à l’égard de la consommation d’eau sont peu prises en compte d’après Pierre Icard. Quelques complexes hôteliers tente tout de même de tenir compte de ces mises en garde. Le club Med par exemple, dont une trentaine de villages sont implantés sur les côtes méditerranéennes, utilise des économiseurs d’eau, des détections de fuites, et réutilise les eaux usées. Selon Agnès Weil, responsable du développement durable de l’entreprise, la sensibilisation des touristes au respect de l’environnement tient une grande place. « C’est un travail sur le long terme : les statistiques ne vont pas bouger d’un coup, mais c’est un discours que les gens sont prêts à entendre aujourd’hui, er qui est même attendu », affirme-t-elle. Mais dans certains complexes hôteliers le souci de nuire à la vie de la population locale n’est pas un problème et préfère avantager leurs touristes plutôt que sauver leur patri. En effet, certains investisseurs sans scrupules font construire dans leur complexe, plusieurs piscines, des golfs (il faut savoir qu’un golf de 18 trous consomme en moyenne 5 000m3 / jour, l’équivalent des besoins quotidiens d’une collectivité de 12 000 habitants !) …

 

Exemple de complexes hôteliers n°1

Exemple de complexes hôteliers n°2

Si rien ne change, pas moins de 13 millions de marocains seront en situation de crise de manque d’eau d’ici 2020-2025. Le gouvernement souhaite conserver un rythme de construction de barrages par an de 2 à 3 jusqu’en 2030. D’après M. Zahoud, cela va permettre au pays d’assurer un potentiel de

745 m3

/ habitant en 2020. Néanmoins, pour cela il faut un capital revenant à mobiliser environ 3 milliards de DH par an, or, la loi des finances de 2005 consacre à un peine un budget d’un milliard de DH pour l’eau.

Le Maroc souffre aujourd’hui de graves problèmes en ce qui concerne la question de l’eau et cela ne fera que s’empirer si le gouvernement ne réagit pas immédiatement avec de nouvelles lois, ou une plus forte sensibilisation des touristes, ou encore avec le développement de ce qu’on appelle « écotourisme » (terme assez peu utilisé car n’ayant pas un sens bien défini). Cependant l’influence du tourisme sur l’environnement marocain ne se résume pas qu’à un problème d’eau. En effet, la pollution qu’on peut appeler urbaine est un fléau. Nous verrons comment, à travers certains actes, le tourisme abime le paysage marocain.

II.                 Une pollution appelée « urbaine ».

Un plan du gouvernement marocain appelé « vision 2010 » prévoit 10 millions de touristes au Maroc. Ce plan, forcément bénéfique au pays mets aussi en danger la préservation de son territoire. Ce contrat propose un plan de développement rapide du royaume à travers une croissance durable et accélérée de l'industrie touristique. C'est ainsi qu'une dizaine d'objectifs ont été fixés, comme par exemple :

- Recevoir 10 millions de touristes dont 7 millions internationaux hébergés en hôtels classés.

- un projet pour 2000-2010 de 115 000 chambres soit 230 000 lits.

- Cinq nouvelles stations balnéaires viendront s'ajouter à celle d'Agadir, ce qui représentera une offre de 160 000 lits pour le seul segment balnéaire.

- Les recettes attendues sont de l'ordre de 480 milliards de DH contre près de 19 milliards en 2000.

- 30 milliards d'investissement pour atteindre 230 000 lits.

Ce qui engendrera quelque 600 000 emplois, un taux annuel de croissance de 8.5%, une contribution du secteur touristique au produit intérieur brut à hauteur de 20% avec un revenu annuel par tête d'habitant de 26 000 DH.

A ) Une pollution atmosphérique et au sol.

L’activité touristique se développant, les compagnies aériennes, les routes, les autoroutes, se sont développés afin d’offrir aux touristes un voyage plus agréable et à des prix tout à fait abordable (dû à la concurrence). Mais cela entraine forcément une augmentation de la pollution atmosphérique. En effet, la construction de routes engendre plusieurs effets néfastes sur l’environnement comme, la destruction d’habitats locaux par les opérations de terrassement, dégradation du milieu, mortalité par collision et fragmentation écologique des habitats naturels, pollution lumineuse, ou encore sonore …

Cette photo illustre le terme de fragmentation écologique (voir lexique).

Autoroutes marocaines.

La construction des réseaux routiers a de nombreux impacts sur les espèces et leurs habitats :

- Consommation d'espace via les carrières de granulats et le transport de matériaux, puis destruction d'habitats par l'occupation de l'espace routier, les terrassements, le drainage, ou par modifications induites de l'usage du sol (remembrements, délocalisation d'activités..);

- Consommation d'énergie fossile. Il faut savoir qu’un km d'autoroute 2 x 2 voies couverte d'un enrobé de

20 cm

(moyenne basse) consomme 35 tonnes de bitume et 10,8 tonnes d'équivalent pétrole pour sa fabrication. On teste depuis peu pour les enrobés un liant végétal et un enrobé utilisable à moindre température, consommant 20 à 25 % d'énergie en moins ;

- Dégradation du milieu par les pollutions induites (par la fabrication et suite au trafic des véhicules, mais aussi par les pesticides et salage liés à l'entretien et au fonctionnement, ou encore suite à des pollutions accidentelles) ;

- Mortalité de la faune par collision avec les véhicules ;

- Modifications microclimatiques au-dessus et en bordure des routes ;

- Pollution lumineuse portant atteinte à la diversité biologique en troublant les rythmes de l'alternance jour/nuit. De plus, l'éclairage routier est un piège mortel pour certaines espèces.

L’intensité croissante de la circulation détruit alors la faune et la flore qui entoure ces nouvelles routes. Et cela ne devrait pas s’arranger car les 10 millions de touristes prévu pour 2010 bien que plus sensibilisés à l’importance de l’écologie dans le monde ne devrait pas faire diminuer le nombre de routes et donc ne devrait pas faire diminuer la pollution engendrée … Les effets néfastes de la prolifération des routes et autoroutes ne s’arrêtent pas qu’à la destruction de la faune et la flore. En effet, le CO2 rejetait par les pots d’échappement des voitures détruisent petit à petit la couche d’ozone, ce qui entraine un réchauffement climatique, qui engendra une besoin d’eau croissant … Tous ces facteurs sont donc reliés et entrainent le bouleversement du paysage local, l’exode rural (les paysans observant une augmentation du nombre de routes se déplacent vers la ville, espérant trouver un travail), ainsi qu’une artificialisation croissante du territoire (les paysage ne sont plus sauvages mais domptés par l’homme)

L’augmentation du nombre de touristes, entraine aussi une augmentation du nombre de compagnies aériennes et donc une augmentation de capacité à faire voyager les touristes, donc plus de vols, plus de gaz rejetés dans le ciel, plus de pollutions, moins de couche d’ozone …

La pollution n’a pas seulement dans l’air, effectivement elle peut aussi être visible de part la transformation des littoraux ainsi que le fléau de la déforestation.

B) Une destruction progressive des littoraux, ainsi qu’une déforestation importante.

1) les littoraux envahi par les hôtels.

Les longues étendues de sable blanc et chaud ne sont plus ce qu’elles étaient. Effectivement en l’espace de quelques années le nombre de complexes hôteliers a considérablement augmenté passant de 256 hôtels pour un total de 7677 chambres en 1955 à (vu précédemment) 115 000 chambres soit 230 000 lits en 2010.

Les littoraux sont fortement touchés par la pollution.

Tout d’abord, certains touristes peu scrupuleux jettent leurs détritus sur les cotes et utilisant de plus en plus de produits contenant plus d’emballages (américanisation, consommation …), la pollution augmente donc. De nos jours, si les touristes vont dans un pays pour visiter et apprendre de nouvelles cultures, certains ne s’autorisent pas à gouter leur cuisine (ayant une grande place dans la culture d’une société) et donc continuent à utiliser des produits préalablement achetés dans leur pays d’origine.

Ce schéma humoristique informe les touristes sur la durée de dégradation des différents polluants jetaient en mer.

La construction d’immeubles et d’hôtels reste un fléau pour la population marocaine. Les plages perdent alors toute leur authenticité et leur charme.

Exemple de cote méditerranéenne

2)     Des réserves forestière en danger.

Ces dernières années, écologistes et responsables tirent la sonnette d’alarme quant au danger de la dégradation du domaine forestier marocain, si aucune campagne de sensibilisation suffisante ni aucune action gouvernementale ne sont initiées. Selon Hammou Jader, secrétaire général du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à

la Lutte

contre

la Désertification

, le pays perd actuellement

30 000 hectares

de forêt par an, par suite de multiples problèmes tels que l’intervention de l’homme, les aléas climatiques, les incendies. M. Jader ajoute que dans la plupart des cas, les risques d'incendie augmentent, dont "la cause directe et principale est l'homme".

Bien que les incendies constituent un problème durant toute l'année, 80 pour cent sont enregistrés entre les mois de juin et octobre. On ignore les origines de la moitié d'entre eux, mais 40 pour cent des incendies sont le résultat d'imprudences diverses comme le brûlage des chaumes, le défrichement, les feux de campement, les jets de mégots et la récolte du miel. Les gelées que connaît le Maroc en janvier et février sont à l'origine du dépérissement des centaines d'arbres, ce qui favorise l'extension des incendies de forêts.

Selon le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à

la Lutte

contre

la Désertification

, le rôle fondamental de la couverture végétale dans la régularisation des écoulements des eaux et dans la défense des sols contre l'érosion s'amenuise du fait de la dégradation des ressources forestières. Il tente donc de redresser la situation en restaurant la densité des forêts et en rééquilibrant l'écosystème. Des efforts de reboisement seront nécessaires pour répondre à la demande croissante en produits ligneux engendrée par le développement socio-économique du pays.

Le gouvernement a mis en place des lois, des règlementations et des mesures de prévention et de contrôle dans les zones forestières à haut risque. Un comité interministériel a élaboré une stratégie nationale de protection des forêts contre les incendies, qui définit les régions menacées par ce phénomène et ses causes principales. Cette stratégie vise à mettre en place un programme de prévention et d'information qui permettra d'intervenir progressivement. L’objectif global est de rendre les efforts de régénération supérieurs au rythme de dégradation.

Le Maroc reboise maintenant à peu près

37 000 hectares

chaque année et des efforts sont faits pour augmenter la cadence. Selon M. Jader, il devrait être possible de parvenir à un rythme de

50 000 hectares

par an pour assurer la sauvegarde de la forêt marocaine. La plus grande partie du bois provient des forêts de cèdres et de pins qui couvrent à peine

227 000 hectares

, à peine 4 pour cent de la couverture boisée totale du pays.

Les forêts du Maroc couvrent une superficie de près de 9 millions d'hectares, soit 12 pour cent de la superficie du pays. Ses forêts naturelles couvrent au total 5,8 millions d'hectares, et il compte 3,2 millions d'hectares de steppes d'Alfa. La superficie des forêts artificielles est de

530 000 hectares

.

L’environnement du pays se trouve alors en danger, et cela dû à différents facteurs. La faute humaine en est souvent la cause, et surtout celles des touristes qui sont moins vigilants car ce n’est pas leur pays. L’évolution des mentalités permettra peut être de réduire ces problèmes, en attendant, le gouvernement et les associations tentent d’atténuer les effets néfastes qu’engendre le tourisme.

Avant de conclure, pour faire face à cette situation catastrophique des pistes et des expériences positives émergent au Maroc, comme ce nouveau parc national écotourisque, Souss Massa. qui nous est présenté par Abdeladim Lhafi, interviewé par une économiste marocaine, Malika ALAMI, sur le nouveau parc national Souss Massa.

· L’Economiste: Le Parc national Souss Massa a été créé en 1991. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour l’ouvrir au public ?


- Abdeladim Lhafi: Le traitement des aires protégées se réalise en trois phases. Il était nécessaire, avant d’atteindre la phase de valorisation et de commercialisation, de conserver le potentiel naturel. Dans ce cadre, la première étape était de réhabiliter et restaurer tout d’abord les espaces dégradés en reconstituant les cordons dunaires, les stabiliser, sans oublier le reboisement du site. Il s’agissait également dans le cadre de cette opération de repeupler la faune autochtone détruite au fil des décennies. Après cette phase, nous nous sommes attaqués à l’aménagement du site. Des postes d’observation permettant au visiteur de visionner les différentes espèces animalières ont été mis en place.

· Quel type d’espèces peut-on voir ?


- C’est en fait une zone d’intérêt majeur où vit une faune saharienne. Il s’agit notamment de quatre types d’antilopes, à savoir l’Oryx algazelle, l’Addax, la gazelle Dama Mohrr et la gazelle Dorcas. Des animaux qu’il faut réellement protéger car ils sont menacés de disparition. D’autres espèces vivant dans le parc sont également en régression à l’échelle mondiale et considérées aujourd’hui comme rares. Parmi elles figurent l’autruche à cou rouge que nous sommes un des rares pays à abriter encore.



Nous avons également la chance dans ce parc d’accueillir la dernière colonie au monde d’Ibis chauve. Par ailleurs, les zones humides du parc qui sont d’une importance internationale sont une étape migratoire et un lieu d’hivernage pour de nombreux oiseaux circulant entre l’Europe et l’Afrique. Elles accueillent une trentaine d’oiseaux remarquables.

· Avez-vous d’autres projets pour la valorisation de ce précieux patrimoine ?


- Tout à fait. Parallèlement à la mise en service du premier circuit écotouristique, nous attaquons la deuxième phase de l’opération de valorisation. Elle consiste en des études de faisabilité techniques et environnementales pour l’aménagement touristique d’un certain nombre de sites que nous avons identifiés. La démarche sera entreprise en partenariat avec

la Sonaba

, dans le cadre d’une nouvelle convention. La prochaine étape portera sur le site de Tifnit.

· Pensez-vous que le développement touristique et le souci écologique sont compatibles ?


- Ce sont les conditions de départ. Nous ne permettrons des investissements touristiques que s’ils sont compatibles avec l’écosystème et que s’il s’agit d’un tourisme à développement durable. Par ailleurs, seules les zones sans risques de perturbation des principes de base seront retenus pour d’éventuels projets. Il faut également souligner que le parc abrite des zones de reproduction, des zones de protection et des zones tampons. Pour l’heure nous sommes au stade des études de faisabilité. Sur la base des résultats scientifiquement avérés de ces démarches, nous déciderons de ce qu’il conviendra de faire.

· L’utilisation anarchique des grottes dans la partie littorale du parc défigure la beauté du paysage. Qu’allez-vous faire pour enrayer ce phénomène ?


- La terminologie de grotte n’est pas vraiment adéquate à la situation car ce sont pas moins de 3.800 constructions illégales qui se sont implantées dans cette partie du parc. La contrainte avant de verbaliser était de délimiter le domaine maritime du domaine forestier. Nous avons donc commencé avec le ministère de l’Equipement à tracer le bornage. Nous n’avons donc plus d’excuses pour réagir car il est inconcevable de laisser là ces occupations illégales qui sont un problème de nuisance et de sécurité dans des zones inaccessibles.

CONCLUSION :

Le tourisme, source d’entrée de devises incontestable pour le Maroc, engendre malheureusement des effets négatifs. Une pénurie d’eau attendu si rien n’évolue positivement, ainsi que pollution grandissante mèneront elles le Maroc à devenir une destination de moins en moins visitée ?

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Commentaires
L
J'aime car sa parle de mon pays <br /> <br /> VIVE LE MAROC tahia almaghreb
Maroc & Tourisme
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